Les Etats-Unis ont pris la tête lundi d'un groupe de pays occidentaux exigeant des sanctions renforcées de l'ONU contre l'Iran, qui fournit des armes à la Syrie et à son allié libanais du Hezbollah. Selon des diplomates, Moscou, allié de Damas, a bloqué la publication d'un rapport rédigé en janvier par un panel d'experts des Nations unies qui affirmait que le lancement de missiles balistiques par Téhéran en juillet 2012 constituait une violation des sanctions internationales. Le gouvernement américain a appelé le Conseil de sécurité et son comité sur les sanctions à réagir à cette enfreinte présumée avec "davantage de vigueur". "Le comité devrait aussi agir contre l'envoi permanent par l'Iran d'armes, de soutien militaire, de conseillers et de formateurs aux groupes notamment présents en Syrie, au Liban, à Gaza, au Yémen, en Irak", a déclaré l'ambassadeure américaine à l'ONU par intérim Rosemary DiCarlo, devant le Conseil. L'Iran fournit depuis longtemps des armes au régime du président Bachar al-Assad, "tout en sachant qu'elles seront utilisées pour massacrer le peuple syrien", a-t-elle souligné. "Le Conseil doit s'attaquer avec une urgence renouvelée à l'aide militaire de l'Iran au Hezbollah et aux autres groupes terroristes armés. Il devrait aussi prendre en considération l'impact des actions de l'Iran sur les droits souverains d'autres pays, en particulier du Liban", a dit Mme DiCarlo. L'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant a également constaté qu'il existait "des informations crédibles selon lesquelles l'Iran fournit une aide financière et militaire importante au Hezbollah et au régime syrien, allant à l'encontre de l'embargo de l'ONU sur les exportations d'armes" par Téhéran. Le conseiller politique français Philippe Bertoux a lui estimé que le Conseil devait "assumer ses responsabilités". Téhéran fait déjà face à la menace de sanctions renforcées concernant son programme nucléaire controversé. Selon des diplomates, la Russie, soutenue par la Chine, autre alliée de Damas, a bloqué la publication du rapport des experts onusiens bien qu'un Russe et un Chinois aient fait partie du panel. Petr Ilyichev, ambassadeur adjoint de la Russie à l'ONU, a simplement parlé lundi de "possible violation" des sanctions internationales par Téhéran, sans confirmer que Moscou avait bloqué le rapport. L'ambassadeur adjoint de la Chine Wang Min a lancé un message similaire, soulignant que "la Chine n'était pas en faveur d'une pression accrue ou de nouvelles sanctions contre l'Iran".