La conférence des amis du peuple syrien, réunie vendredi 24 février à Tunis, a appelé à l'arrêt immédiat des violences et à de nouvelles sanctions pour faire plier le régime de Damas, mais a temporisé sur le déploiement d'une force conjointe arabo-onusienne de maintien de la paix. Cette option n'a pas été retenue en raison de l'opposition d'un grand nombre de pays arabes qui craignent que le scénario libyen ne se reproduise en Syrie. Le groupe, qui comprend une soixantaine de pays arabes et occidentaux, boycotté par Moscou et Pékin, a également reconnu le Conseil national syrien (CNS) comme «un représentant légitime des Syriens qui cherchent un changement démocratique pacifique». Il s'est aussi engagé à fournir «un soutien effectif» à l'opposition, sans plus de précisions.Le président américain Barack Obama s'est dit, quand à lui, prêt à prendre «tous les outils disponibles pour empêcher les massacres» en Syrie. A l'issue de la conférence, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé la communauté internationale à pousser la Chine et la Russie, qui ont bloqué début février une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie, à «changer de position». De leur côté, la Tunisie et le Qatar ont donné de la voix pour la création d'une «force arabe» entrant dans le cadre de la Ligue arabe. Quand à l'Arabie saoudite, elle préconise d'armer l'opposition syrienne. L'opposition syrienne annonce, pour sa part, la tenue d'une nouvelle réunion du groupe des «Amis de la Syrie» dans trois semaines à Istanbul.A Damas, la télévision d'Etat a qualifié les pays réunis vendredi à Tunis d'«ennemis de la Syrie» et d'«amis des Etats-Unis et d'Israël».L'agence officielle chinoise, Chine nouvelle, a accusé l'Europe et les Etats-Unis d'avoir des «ambitions hégémoniques cachées», au lendemain de la conférence des amis du peuple syrien qui a réuni à Tunis plus d'une soixantaine de pays pour accentuer la pression sur Damas. Cette réunion, explique-t-elle, a «rejeté une intervention étrangère» en Syrie tout en précisant que «la majorité des pays arabes ont commencé à comprendre que les Etats-Unis et l'Europe dissimulent un poignard derrière un sourire, en d'autres mots tandis qu'ils semblent agir pour des motifs humanitaires, en réalité ils ont des ambitions hégémoniques cachées». L'Iran, pour sa part, s'est déclaré formellement opposé à toute intervention militaire en Syrie. «L'Iran rejette toute intervention militaire dans les affaires syriennes», a déclaré le ministère des Affaires étrangères, dans un communiqué réaffirmant également que Téhéran «n'envoie pas d'armes et n'intervient pas militairement» dans ce pays contrairement aux allégations Occidentales. G.H/Agences