Près de 200 dirigeants mondiaux se retrouvent cette semaine à New York pour une 68e Assemblée générale de l'ONU dominée par le conflit en Syrie et par les ouvertures du nouveau président iranien en direction de l'Occident. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon veut profiter de la présence attendue d'au moins 131 chefs d'Etat et de gouvernement et 60 ministres des Affaires étrangères pour inciter la communauté internationale à relever "son plus grand défi": la Syrie. Le conflit a fait plus de 100.000 morts en 30 mois et jeté deux millions de personnes sur les routes de l'exil. M. Ban recevra à déjeuner mercredi les chefs de la diplomatie des cinq grandes puissances (Etats-Unis, France, Royaume uni, Russie, Chine) et réunira samedi l'Américain John Kerry et le Russe Sergueï Lavrov, dans l'espoir de fixer enfin une date pour une conférence de paix dite de Genève 2. Une réunion est prévue mercredi sur la situation humanitaire critique en Syrie et dans les pays voisins (Liban, Jordanie, Turquie) submergés par le flot des réfugiés. La crise syrienne a connu des rebondissements spectaculaires ces dernières semaines. La menace de frappes militaires imminentes a été écartée, Damas ayant accepté de détruire son arsenal chimique. Mais un rapport de l'ONU confirmant l'utilisation de gaz toxiques près de Damas le 21 août a ravivé les antagonismes: Londres, Paris et Washington accusent le président Bachar al-Assad de ce crime de guerre alors que la Russie, fidèle alliée de Damas, crie à la provocation des opposants au régime. Occidentaux et Russes s'opposent aussi sur les moyens de contraindre la Syrie à appliquer à la lettre le programme d'élimination de ses armes chimiques annoncé le 14 septembre à Genève. Les tractations autour d'une résolution de l'ONU encadrant ce désarmement -- que les Occidentaux espéraient boucler avant l'Assemblée -- trainent en longueur. Si l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), à qui Damas vient de remettre une liste de son arsenal, donne son feu vert à temps, le Conseil de sécurité pourrait adopter un texte dans le courant de semaine. Passer en revue les points chauds de la planète