Loin de toute forme d'optimisme, la bataille ne s'annonce pas de tout repos. Le scénario irakien, révélant le péril annonciateur du chaos intégral, déborde sur le champ de bataille afghan. Dans ses deux variantes, le GMO (Grand Moyen-Orient) à alibi démocratique, légitimé par la guerre contre le terrorisme international, peine à assurer la domination impériale. La similitude est frappante : une démocratisation en panne du fait du processus électoral altéré par la vacance du pouvoir à Bagdad et le large déficit de légitimité reconnu à Kaboul, la généralisation de la violence et une incapacité chronique de relever les défis de la stabilité interne. Au 4e jour de la visite de Karzaï, le compromis est tout trouvé. Il s'agit de taire la longue brouille pour sceller les retrouvailles marquées du sceau de l'engagement contre la menace insurrectionnelle des talibans. Finies les controverses et les critiques sur la mauvaise gouvernance de l'administration Karzaï accusée notamment de corruption. Les exigences du «front uni», par ailleurs compromis par l'enlisement des G'Is en Irak, prennent le dessus sur les tensions conjoncturelles. «Je suis confiant en notre capacité à achever notre mission», a déclaré le président américain Obama, lors d'une conférence conjointe. Cependant, loin de toute forme d'optimisme, la bataille ne s'annonce pas de tout repos. «Il va y avoir des revers, il va y avoir des moments où le gouvernement afghan et le gouvernement américain auront des désaccords tactiques, mais je pense que notre approche est de manière générale commune», a-t-il précisé. 9 ans après l'occupation et à une année du retrait militaire, la bataille finale prépare l'offensive contre le bastion des talibans à Kandahar. «Nous avons commencé à briser l'élan de l'insurrection», a lancé Obama toutefois inquiet de la lenteur dans l'avancée des troupes de la coalition et davantage desservi par les pertes civiles inscrites au registre des «dommages collatéraux» d'une guerre devenue impopulaire. La bataille décisive de Kandahar passe ainsi par l'assainissement et le raffermissement des relations avec un allié détestable et néanmoins incontournable. Les spécialistes le confirment : la sortie du bourbier afghan est à ce prix.