La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a, dans une lettre adressé aux participants, souligné que le long travail de sensibilisation a fini par porter ses fruits auprès des cinéastes professionnels, surtout les jeunes, dont l'engouement ne cesse de croître à chaque édition, comme le prouvent les œuvres filmiques émanant de l'ensemble du territoire national et dont la qualité s'améliore d'année en année. « Le ministère de la Culture a tenu à aider ce jeune cinéma en institutionnalisant le festival, en le soutenant et en encourageant les meilleures productions par des récompenses qui permettent notamment aux lauréats d'entamer de nouveaux projets », a-t-elle affirmé. Mme Toumi a noté que la bonne pâte existe et chaque année apparaissent de nouveaux talents qui ne demandent qu'à s'épanouir. D'ailleurs, a-t-elle ajouté, des noms de jeunes réalisateurs désormais reconnus raflent les premiers prix aux festivals nationaux et étrangers, d'où l'ambition et la volonté chez les responsables du Festival du film amazigh de bâtir des passerelles entre les artistes maghrébins d'expression amazighe. La preuve en est la programmation du cru 2012 qui accueillera des films tunisiens, marocains, mauritaniens et, pour la première fois, des œuvres libyennes. De son côté, Si El Hachimi Assad, commissaire du festival, a mis en exergue l'ancrage du festival en question. Il a indiqué que la douzième édition du Festival du film amazigh a su enraciner un des événements cinématographiques dans le paysage des manifestations algériennes, malgré les difficultés inhérentes à toute entreprise. « Le festival illustre de manière probante la soif d'un grand nombre de spectateurs qui s'identifient à une langue et une culture trop longtemps niées, alors qu'elles représentent l'une des branches du socle de la nation algérienne », a-t-il précisé. M. Assad estime que cette longévité est le fruit de la volonté et de l'engagement de tous ceux qui ont conscience que seule l'éducation permet à la jeunesse de donner du sens à la vie et les enduit sur la voie de la tolérance et de l'ouverture, mais aussi au soutien indéfectible du ministère de la Culture. Nonobstant la faible production cinématographique en langue amazighe, ce rendez-vous annuel est un pari sur l'avenir, car, a-t-il expliqué, les responsables sont convaincus que cette manifestation donne confiance aux cinéastes en herbe et redonne estime à notre culture ancestrale. Avec le cinquantième anniversaire de l'Indépendance, les participants à cette manifestation culturelle tenteront « de faire l'inventaire de notre cinéma nationale avec ses évolutions et ses freins et d'établir des objectif pour donner sa place légitime au 7e Art dans notre pays ». Fait nouveau, cette année, le public aura la latitude de savourer une riche programmation « spécial amazighité d'ailleurs », une carte blanche au cinéma amérindien et des films hors compétition. L'objectif du festival en question est de présenter la production filmique nationale et internationale sous une optique culturelle et sociologique. Il se veut aussi le reflet des expressions nationales dans la diversité de mosaïques, signe visible de notre attachement à toutes les expressions qui composent notre personnalité, notre mémoire et notre histoire. Né en 1999, le Festival du film amazigh a été définitivement reconnu en 2005, après avoir fait ses preuves, grâce au soutien des institutions qui confortent sa démarche pour la promotion de la production cinématographique amazighe. Pas moins de 25 films, dont certains hors compétition, sont au programme. Présent à cette manifestation, Belaïd Tagrawla, chanteur, estime que le Festival du cinéma amazigh est jeune, mais ne constitue pas moins un début de l'histoire du cinéma amazigh, qu'on ne peut pas évidemment comparer aux autres cinémas en raison de sa création récente. « Je le considère comme le plus grand événement culturel dans notre pays et est promis à un bel avenir, grâce notamment au sérieux de ses responsables », a-t-il dit. Les cinéphiles auront tout le loisir de savourer la production filmique amazighe.