Le Front national algérien (FNA) « tiendra, aujourd'hui, son congrès extraordinaire ». C'est ce qu'a affirmé, hier, son président Moussa Touati. Et de préciser que la rencontre a été autorisée par le ministère de l'Intérieur. La direction table sur une présence de pas moins de 2 000 délégués des 48 wilayas. Le congrès qui s'étalera sur deux jours aura lieu à la salle Atlas (Alger) et se poursuivra le lendemain à Tipasa, dont le lieu n'est pas encore arrêté. Toutefois, des voix dissidentes avancent que le congrès aura lieu à l'hôtel Matarès. Celles-ci soutiennent que l'annonce de la salle Atlas n'est qu'une « manœuvre de Touati pour empêcher les vrais militants de participer au déroulement des travaux de congrès ».Moussa Touati a fait savoir qu'il sera question d'instaurer une nouvelle « discipline », à travers la mise sur pied de garde-fous, afin d'éviter au parti des crises supplémentaires et préparer dans les meilleures conditions les prochaines échéances, à commencer par les élections locales. Un rendez-vous que le FNA tentera d'exploiter afin de « redorer le blason après l'échec cuisant des législatives », annonce Moussa Touati. Celui-ci refuse de parler de « mouvement de dissidence », où de crise au sein de son parti, mais plutôt « de troubles provoqués par des intrus qui veulent dicter leur loi au parti après avoir été exclus des listes électorales des dernières législatives », selon lui, ses détracteurs étaient mus par des intérêts uniquement mercantilistes. Quant à la manière avec laquelle ont été établies les listes électorales pour les législatives, M. Touati estime que la procédure, qui stipulait un financement de la campagne par les candidats, a été soumise à débat lors du conseil national d'alors et a été prise avec le consentement de tous les postulants. « Cette formule était décidée afin de pouvoir financer la campagne électorale. L'argent a été versé dans le compte du parti et pas dans celui de Touati. Je suis étonné de voir, aujourd'hui, des gens se révolter pour demander la restitution de l'argent alors que tout a été ficelé avec leur accord », se défend le leader du FNA. Moussa Touati a qualifié de « défaillant » le conseil national du parti, instance à laquelle ses opposants ont recouru pour procéder au retrait de confiance. Il avance comme argument que sur les 207 membres qui le composent, 11 ont seulement réglé leurs cotisations. Abdelkader Drihem, chef de file du mouvement de redresseurs, indique, quant à lui, que ces derniers seront bel et bien présents lors du congrès. « Moussa Touati tentera de se faire une légitimité après avoir été boudé par les militants. Il a fait appel aux personnes qui n'ont rien à voir avec le parti », soutient l'ex-président du groupe parlementaire du FNA, non sans souligner que les dissidents tenteront par tous les moyens d'empêcher la tenue de cette rencontre.