Le Conseil national du Front des forces socialistes (FFS) s'est réuni hier à Alger en session extraordinaire consacrée à l'examen de la proposition du président du parti, M. Hocine Ait Ahmed, relative à la tenue d'une conférence nationale d'évaluation. Le Conseil national du FFS est invité à débattre “profondément” et enrichir les thèmes proposés par le président du parti pour la conférence nationale d'évaluation, avant de procéder à leur adoption, a souligné le premier secrétaire national du parti, M. Karim Tabou, à l'ouverture des travaux de la session. Les thématiques proposées par M. Ait Ahmed, dans un message adressé au Conseil national, sont relatives au rôle d'une organisation politique dans le contexte politique actuel, les “actions concrètes” à entreprendre pour l'instauration de la démocratie ainsi que les “alternatives politiques” possibles. Au plan économique, le président du FFS propose de débattre, entre autres, du processus de la prise de décision économique, de la fiabilité des statistiques, du bilan économique et des questions sociales. “Nous avons besoin de débattre en toute liberté de nos problèmes, de rejeter tous les conservatismes, y compris ceux qui ont cours dans notre parti. Nous devons privilégier l'analyse politique et rigoureuse des faits pour échapper à l'intoxication de l'espace public (...)”, a estimé M. Ait Ahmed. Il a également relevé que par “éthique et efficacité”, l'évaluation doit répondre aux critères de “transparence et de liberté”, avant de recommander à la commission d'organisation de la conférence de travailler “en toute liberté et indépendance, notamment vis-à- vis des instances exécutives du parti”. Après l'adoption du projet de programme de la conférence nationale d'évaluation, le Conseil national devra fixer la date de la tenue de cette rencontre, a-t-on appris auprès du chargé de la communication au FFS. Par ailleurs, le président du parti a abordé dans son message la situation politique du pays pour “dénoncer” ce qu'il a appelé “l'exploitation faite de certains évènements de l'actualité politique nationale”. Il a estimé que “d'aucuns essayent de mobiliser sur des thèmes à caractère religieux, régionalistes et même ethniques et poussent à une surenchère régionaliste, tout particulièrement en Kabylie”. “Ces menées aventureuses” selon M. Ait Ahmed, mettent en péril l'unité et la cohésion du pays. Dans le même contexte, il a relevé que “les Algériennes et les Algériens ont mené une guerre de Libération exemplaire qui a marqué l'histoire des peuples colonisés, c'est bien la preuve qu'ils étaient une nation jouissant d'une profondeur historique”. Pour le président du FFS, “si les femmes et les hommes de notre pays ont refusé l'abdication et la soumission devant une des plus grandes puissances coloniales, non seulement sur toute l'étendue du territoire mais aussi en France, c'est qu'ils formaient un peuple uni et solidaire. Un grand peuple pour un grand pays”. M. Ait Ahmed a estimé que “les apprentis sorciers qui se livrent à ces surenchères oscillent tous entre le délire individuel et la dérive collective”, avant d'ajouter qu'il “n'appartient pas à un homme ou à un parti politique conséquent de réaliser les fantasmes qu'ils soient individuels ou collectifs”.