Le prix du sac du ciment chez les revendeurs varie entre 700 à 800 DA en ce début de la saison d'été qui se caractérise par la relance et le lancement des projets de construction. Cette tendance haussière se confirme d'autant que l'été est par excellence une saison propice pour les barons du ciment pour créer une tension sur le produit. En prévision de cette spéculation, le groupe public Gica prévoit l'importation de 1,5 million de tonnes de ciment qui seront distribuées exclusivement aux grandes entreprises en charghabitat. Selon Sofiane Benmaghnia, DG de la Société des ciments de la Mitidja (SCMI), de Meftah, le prix du ciment n'a pas changé depuis l'année 2009, soit 4.300 DA la tonne en vrac et 4.900 DA la tonne en sac de 50 kg, soit un prix de 288 DA TTC le sac. « Malgré le prix de revient qui a augmenté à cause des hausses des prix de l'acier et de certains composants du ciment sur le marché international, les prix du produit fini sont gelés », précise le DG. Ce dernier n'arrive toutefois pas à expliquer la spéculation sur les prix d'autant qu'aucun nouveau revendeur de ciment n'a été agréé depuis 2008. « La commercialisation se fait à travers les anciens revendeurs, les entreprises publiques et les filiales du groupe », observe le responsable de la cimenterie SCMI, une société gérée par le groupe Lafarge qui détient 35% des actions. En attendant, la production annuelle de la cimenterie de Meftah est passée de 600.000 à 930.000 tonnes en 2011 alors que les prévisions pour l'année en cours tablent sur une production d'un million de tonnes. « Cela a été possible malgré les trois semaines d'intempéries enregistrées au mois de février dernier et les deux semaines au cours desquelles la cimenterie a été bloquée par des jeunes qui exigeaient d'être recrutés », fait remarquer le DG. Pour le moyen terme, la SCMI a lancé le programme « projet Meftah 2014 » qui permettra la rénovation de plusieurs structures de production et la création d'une nouvelle ligne de production d'une capacité de 2000 t/j, soit une augmentation de 700.000 tonnes par an. A cela s'ajoutera le volume de production des douze cimenteries relevant du Groupe industriel des ciments d'Algérie (Gica), actuellement de 11,3 millions de tonnes par an, qui devrait atteindre près de 29 millions de tonnes à l'horizon 2020. Le programme d'investissement de ce Groupe public, qui porte notamment sur l'extension des capacités de certaines cimenteries et la réalisation de nouvelles usines, coûtera plus 4 milliards de dollars. En attendant, les petits entrepreneurs et les particuliers détenteurs de permis de construction se bousculent devant les bureaux commerciaux des cimenteries pour pouvoir être programmés.