C'est dire que beaucoup d'algériens révèlent ne pas partir en vacances à l'étranger y compris à l'intérieur du pays. Les Raisons ? Leurs bourses ne leur permettent pas de se payer des vacances. C'est le témoignage de beaucoup de ménages qui préfèrent rester sur place, et profiter des bienfaits de la Grande bleue. Le budget mis de côté servirait à parer aux dépenses qui caractérisent le mois du Ramadhan. De même pour les étudiants. Non seulement leurs moyens ne leur permettent pas de partir mais le pire pour eux, c'est qu'ils ne trouvent pas d'endroit idéal pour passer leurs trois mois de vacances. L'absence de structures spécialisées, de loisirs et la fermeture de certaines salles de sport et des centres culturels, font que l'oisiveté gagne du terrain. « On fait la grasse matinée, on part ensuite à la plage et le soir on veille entre amis dans le quartier sans plus », dira Rachid, un universitaire. Pour lui et comme pour beaucoup d'autres jeunes, « il faut des moyens pour profiter du congé ». En effet, bien que l'accès aux plages publiques soit gratuit, les estivants doivent prévoir un bon pécule pour leurs dépenses sur les lieux. La location du parasol varie, selon les sites entre 120 et 150 DA, la chaise entre 20 et 50 DA et la table à 100 DA. Pour une balade d'une heure en pédalo, il faut prévoir entre 400 et 800 DA. « Des prix relativement élevés », selon un père de famille. Pour faire plaisir à ses trois enfants scolarisés et leur permettre de profiter de leurs vacances, il leur a permis de partir avec leur tante maternelle à Zemmouri où elle dispose d'un Bungalow. « De la sorte, ils pourront s'amuser et se préparer pour la prochaine année scolaire », dira t-il. « Je n'ai pas les moyens de leur payer les vacances de leur rêve », a-t-il ajouté. Par ailleurs, les plus téméraires qui s'aventurent à aller dans les aqua-parcs tel le Kiffan club, devront également mettre le paquet. Avec un droit d'accès de 1000 DA pour l'adulte et 800 pour l'enfant, il est impossible pour certains de mettre les pieds dans l'eau. S'ajoute à cela la restauration obligatoire qui fait que les vacanciers déboursent plus. C'est dire qu'une journée simple peut coûter jusqu'à 1.500 DA. Soit un budget pour un père de famille. Autrement dit, quasiment la moitié des Algériens restent chez eux. La première raison est essentiellement financière. En Algérie, les vacanciers ne sont pas essentiellement les étudiants ou les chefs de famille. Ce sont plutôt les célibataires et les couples sans enfants qui ne ratent pas leurs vacances. Rarement des familles entières partent en voyage. Hamza est un père de famille. Pour faire profiter sa petite famille, il part chaque année à l'Ouest. « On passe quelques jours à Ain Témouchent ou à Oran chez mes parents », dira-t-il. « De la sorte, je fais profiter ma famille et j'évite des dépenses vertigineuses », a précisé ce vacancier. Pour lui, le calcul est simple. Leurs deux salaires réunis, son épouse et lui frôlent les 60.000 DA. « Nous consacrons la totalité de cette somme pour un mois de vacance sur la côte », a-t-il révélé. La maison parentale aidant à économiser les frais d'une location au bord de mer, il s'estime heureux de ne pas faire recours à un bungalow qui pourrait lui revenir à 100 000 DA pour une semaine seulement. « Si vous ajoutez à cela les faux frais, les repas dehors, le transport en plus des caprices des enfants, le budget explose », a-t-il précisé.