On a failli l'oublier celui-là. Comment daigner tendre l'oreille aux éructations de Le Pen et de ses épigones alors que le spectacle fourni en Afrique est autrement plus intéressant et que les Algériens ont mieux à faire ? Il a suffi pour autant d'un incident dans une banlieue parisienne pour qu'à nouveau l'extrême-droite trouve l'occasion de ressortir son racisme pour tout ce qui est Algérien. Villeneuve Saint Georges où le drapeau communal avec des lignes horizontales et frappé d'un écusson représentant St-George terrassant un dragon a été remplacé par un drapeau algérien au fronton de la mairie est devenu le nouveau symbole du combat douteux de l'extrême-droite. Sa position telle qu'exprimée par sa vice-présidente Martine Le Pen ne s'entoure pas de précautions. Elle semble designer en se référant à des incidents précédents survenus en octobre 2009 lors de la qualification de l'équipe nationale les Algériens comme coupables. Dans un pays où l'on se gargarise de la séparation de pouvoirs, elle ne s'embarrasse même pas de la précaution d'usage pour attendre les résultats de l'enquête. Que dans tout pays, l'on soit jaloux de son drapeau paraît légitime et tout atteinte à ce symbole des nations est perçue comme une agression inacceptable. Ce qui l'est moins c'est de sauter sur l'occasion pour désigner un pays, de voir en lui la source de tous ces problèmes. La réaction de la maire communiste était digne et mesurée. «Je condamne fermement cet acte (...). Une enquête est ouverte qui, j'espère, aboutira et nous permettra de comprendre les motivations d'un tel gesteé, avait-t-elle affirmé. La France en plus de ses fromages, de ses vins et de sa cuisine raffinée, s'est fait une autre réputation. Ces dernières années, de nombreuses affaires qui ont défrayé la chronique à l'instar de celle de la jeune fille agressée dans le métro par des Maghrébins antisémites s'est révélée une affaire montée de toutes pièces. C'est presque le cas car les enquêteurs ont pu se rendre compte que le drapeau retiré et brûlé était, en fait, un drapeau communal avec des lignes horizontales et frappé d'un écusson de la ville représentant Saint-Georges terrassant un dragon. Rien n'exclut de s'apercevoir plus tard que le recours d'un raciste ou même d'un déséquilibré à un tel geste n'est nullement exclu dans une affaire saisie au vol par le Front national pour des raisons strictement politiciennes. A l'heure où s'exacerbe le racisme en France contre les populations étrangers qui ont été à l'origine du relèvement de ce pays au cours des «trente glorieuses» et qui ont lui permis d'avoir, grâce à des sportifs et des artistes de renom, une meilleure visibilité, cette « affaire » révèle surtout l'enracinement du racisme chez un courant revanchard. Les Algériens sont pourtant souvent mieux placés pour demander des comptes qu'être poursuivis dans de haineux procès.