Situation paradoxale que celle vécue par le FLN qui avait obtenu une large majorité lors des élections législatives du 10 mai dernier. Au niveau de la direction du parti, le responsable de la communication se montre pourtant serein. « L'agitation ne fera qu'augmenter à l'approche des élections car nous sommes un parti qui possède des compétences et chacun veut avoir sa place et bien se placer dans la course ». Visiblement, Kassa Aïssi confine la fronde, menée par ce qui est couramment désigné comme des redresseurs, à l'exacerbation des prétentions des éventuels candidats. Selon lui, le parti a désormais comme unique priorité la préparation des élections locales et le bon choix des candidats. « L'affaire de ces personnes a été tranchée en juin dernier lors de la réunion du comité central et il faut trouver autre chose pour déstabiliser le FLN », a-t-il affirmé. Seize membres sur les 351 du comité central ne furent pas alors autorisés à participer aux travaux de cette session. Ceux-là mêmes, à l'instar de Kara, Khaldi, qui étaient à la pointe de la contestation furent mis en minorité. « Ils le sont toujours », fait remarquer Abdelhamid Si Affif qui lie ces manœuvres « à l'approche de l'élection présidentielle de 2014 ». Il est pourtant un fait avéré. Les redresseurs ont multiplié ces jours-ci les manifestations de protestation pour pousser « Belkhadem vers la petite porte », pour reprendre les mots de Boudjemaâ Haïchour. Samedi, des contestataires se sont rassemblés devant le siège central du parti à Hydra. Pour Haïchour, Belkhadem a perdu sa double casquette. « Avant, on ne savait pas s'il parlait en tant que SG du parti ou en tant que représentant personnel du chef de l'Etat. Maintenant les militants ne sont plus bridés pour aller plus loin dans la contestation et multiplier les actions sur le terrain politique », explique-t-il. La tension est montée d'un cran après l'éviction en début de semaine du mouhafadh d'El Harrach. Mohamed Seghir Kara est du même avis. « Depuis que nous avons rendu publique la liste des 180 membres du comité central (CC) qui sont passés de notre côté, Belkhadem n'a plus la majorité et les militants de base vont maintenir la pression en assiégeant tous les jours le siège central ». Notre interlocuteur remet par ailleurs en cause la crédibilité et la légitimité de l'université d'été qualifiée d'activité « folklorique ». « On nous annonce que 500 personnes vont y prendre part alors que rien que pour les cadres qui doivent participer de droit (députés, sénateurs, membres du CC, P/APC des chefs-lieux de wilaya), on devrait dépasser ce nombre ». « Où est passée la base ? », s'écrie-t-il. Tout le monde semble convenir que le parti vit des moments difficiles. « Tout cela n'est pas bon pour le parti qu'il faut faire sortir d'un cycle sans fin », déplore Si Affif. L'université d'été se veut, selon son organisateur Abderahmane Belayat, « un cycle de formation pour les nouveaux députés ». Des personnalités comme Djamel Ould Abbès, Abdelmadjid Chikhi, Nacer Djabi et Mohamed Alioui, vont évoquer, dans leurs interventions, les réalisations et les mutations de l'Algérie en cinquante ans d'indépendance. Elle ne manquera pas aussi de fournir aux opposants au secrétaire général une tribune pour perturber la sérénité affichée au siège du parti.