Le président égyptien, tirant à boulets rouges sur le régime syrien qualifié d'« oppressif », veut booster l'initiative du groupe de contact quadripartite (Egypte, Arabie Saoudite, Turquie, Iran). La participation iranienne a été confirmée à cette première réunion d'un « groupe de contact » conçu pour « écouter les propositions égyptiennes et tenter de faire admettre à ses partenaires la nécessite d'intégrer l'Irak, assurant la présidence de la Ligue arabe, et le Venezuela, en sa qualité de membre de la troïka des Non-Alignés, dans une démarche équilibrée de règlement de la crise. Premier couac : Paris et Londres ont déjà opposé un niet catégorique à la proposition iranienne. Les puissances occidentales voient d'un mauvais œil la participation, à quelque niveau que ce soit, de l'Iran dont le rôle est jugé « négatif ». C'est dire que le « consensus » auquel s'efforce de parvenir l'Egypte bat déjà de l'aile. Dans le désordre régional, le fossé n'a cessé de s'élargir entre les partisans du « transfert pacifique du pouvoir », incitant au départ de Bachar El Assad, et les défenseurs de la solution politique interne privilégiant le dialogue inter syrien et le respect de la volonté populaire. Dans un contexte particulièrement délicat, la mission « difficile » du médiateur international Lakhdar Brahimi, qui n'avait pas le « droit de refuser », n'est pas de tout repos.` Tant les divergences des grandes puissances, de nouveau étalées au grand jour, ne sont pas de nature à favoriser le nécessaire soutien exigé à l'effort de règlement de cette crise dramatique. Brahimi tente de renouer les fils du dialogue inter arabe et inter syrien, en procédant à une large rétrospective avec le président Morsi, son ministre des Affaires étrangères, Mohamed Kamel Amr, et le SG de la Ligue, Nabil el Arabi. En Syrie, il est prévu que l'émissaire spécial de l'ONU et de la Ligue Arabe, en contact avec les principaux protagonistes, tienne conclave avec les autorités syriennes et le président El Assad pour mieux « écouter » et « observer » les acteurs de la crise. Il ne se fait guère d'illusions dans ce conflit aux espoirs ténus. Mais, dans la quête d'un règlement négocié, le médiateur international ne fait pas mystère du « poids des responsabilités » et de son refus catégorique de toute intervention qui réduirait à néant le processus politique engagé par la communauté internationale. Une ligne de conduite sans cesse réitérée par le diplomate international à l'expérience avérée : le destin syrien déterminé par le peuple syrien « et rien d'autre ». Le voudra-t-on réellement ? De Berne, le SG des Nations unies, Ban Ki-moon, a tiré la sonnette d'alarme. « Nous ne devons toutefois pas être exagérément pessimistes sur la force et l'engagement de la communauté internationale, en particulier des organisations internationales », a-t-il plaidé.