Le nouveau médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, effectuera ces jours-ci un déplacement à Damas pour discuter avec les responsables syriens sur la crise en Syrie. Un déplacement du successeur de Kofi Annan au poste du médiateur onusien pour la crise en Syrie, qui intervient quelques jours après les entretiens que Brahimi a tenu avec les membres permanents du Conseil de sécurité. Si Damas a affiché une disponibilité à coopérer avec M. Brahimi dès sa nomination au poste de médiateur onusien pour la crise en Syrie, Lakhdar Brahimi a soutenu, hier, que le soutien qui m'a été exprimé séparément par chaque membre permanent du Conseil de sécurité devrait «se traduire» par le règlement de leur divergence en direction du traitement de la crise en Syrie. C'est au cours d'une interview accordée à la chaîne TV BBC, lundi, que le médiateur Brahimi a aussi appelé à la cessation des violences de toutes les parties en conflit de la crise en Syrie. Une cessation des actes militaires qu'il s'agisse des groupes armés ou des forces gouvernementales à même d'asseoir la voie vers un dialogue politique inter-syrien. Le diplomate Brahimi par son appel à l'arrêt de toutes les actions armées en Syrie entame sa mission par le point final atteint par Kofi Annan avant l'annonce de sa démission du poste. Il est à rappeler que l'ex-médiateur onusien pour la Syrie, à quelques jours de la tenue à Genève de la rencontre du Groupe de Contact sur la Syrie, a lancé un appel à la cessation des actions armées notamment en direction des groupes armés en Syrie. «Je lance un appel aux groupes armés de jeter leurs armes dans l'intérêt du peuple syrien et de la Syrie». Propos tenus par Kofi Annan qui par ailleurs avait soutenu l'importance d'associer l'Iran dans le processus du règlement de la crise en Syrie par la Communauté international. Précisant à ce propos que «l'Iran est une partie pour le règlement de la crise et non pas une partie dans la crise», avait soutenu l'ex-médiateur onusien. Ceci étant la participation le week-end dernier à Téhéran de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, au 16e sommet du Mouvement des Non-Alignés (MNA) inscrivant la crise en Syrie en tête de l'agenda de ses travaux n'est pas fortuit. A quelques jours de la visite de Lakhdar Brahimi à Damas, le gouvernement syrien a déclaré à ce propos que «nous allons l'écouter et il va, lui aussi, nous écouter», a précisé Jihad Makdissi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères syriennes. Si au départ de la mission des observateurs arabes en Syrie dont son rapport portant sur les actes des groupes armés en Syrie ont été occultés par le rôle joué au sein de la Ligue arabe par les pays du Golfe, principalement le Qatar, d'acteurs régionaux et internationaux, depuis beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Ce qui a été occulté a fini par émerger au grand jour au cours des évènements rythmant la crise en Syrie, dont les propos précités de Kofi Annan à l'adresse des groupes armés, des ONG internationales, voire même des services de renseignements occidentaux, faisant état de membres d'El-Qaïda au sein des groupes armés. Si avant et au cours de la mission de Kofi Annan, les puissances occidentales via le rôle joué par la Turquie, le Qatar et l'Arabie Saoudite dans leur soutien sans limites aux groupes armés, espéraient voire l'Etat syrien s'effondrer, le cours des évènements n'a pas été dans ce sens. Ce qui a été pour consolider la position de Moscou et de Pékin au sein du Conseil de sécurité en se manifestant par le triple double veto sino-russo mettant en échec toute adoption de résolution contre la Syrie susceptible de porter atteinte à l'intégrité territoriale de la Syrie et sa souveraineté. Le traitement de la crise en Syrie par les acteurs internationaux, jusque-là au rythme de leurs divergences de fond sur la base de leurs intérêts géostratégiques respectives, risque de connaître des changements notables. Cela d'autant plus après la visite effectuée le 13 août dernier par le président iranien en Arabie Saoudite, l'impossibilité de voire des régions en Syrie hors du contrôle de Damas, les conséquences sur la scène turque en défaveur de la politique d'Erdogan en direction de la Syrie. Des donnes qui pèseront dans l'approche politique du nouveau médiateur onusien pour la crise en Syrie qui a exprimé lundi, ses vœux de voire les membres permanents du Conseil de sécurité converger dans leur traitement de la crise en Syrie. Convergence qui se manifestera de plus en plus par la poids et le contenu des donnes sur le terrain syrien ainsi que celles ayant trait aux autres questions tout autant pesantes, principalement la situation de la contestation au Bahreïn et l'impossibilité avérée de toute intervention étrangère militaire en Syrie. Des donnes qui viennent s'ajouter à celles engendrées par les mutations en cours dans les rapports internationaux marquant le début de la fin de l'hégémonie étatsunienne et de surcroît avec l'émergence des pays du BRICS.