Le président du Front de la justice et du développement (FJD), Saâd Abdellah Djaballah, a annoncé, hier, que sa formation politique ne participera pas aux élections locales du 29 novembre prochain. « On n'a pas constaté de changements sur la scène politique. En outre, notre proposition de désigner une commission indépendante chargée de l'organisation de ces élections a été rejetée », a indiqué, hier, à Alger M. Djaballah, précisant que cette décision a été prise par le madjliss echoura au cours d'une session extraordinaire. Le FJD poussera cette logique de boycott jusqu'au aux partis. Ainsi, M. Djaballah se dit disponible à coordonner cette action avec les fidèles aux principes de la démocratie, surtout les partis politiques qui ont contesté les résultats des élections législatives. « Les partis qui estiment avoir été lésés lors des législatives doivent s'opposer à une répétition du scénario du scrutin précédent », dit-il. Le boycott va-t-il affaiblir le camp islamiste et le FJD ? Réponse de M. Djaballah : « Le courant islamiste existe toujours, seulement, il a été massacré et divisé par la création des partis qui cherchent des postes de responsabilité ». ` Reste que le cheikh ne craint pas un retour de boomerang post-électoral. « Le FJD est actif en dehors des élections. On a organisé 6 universités d'été et on a débattu plusieurs questions en toute liberté », rappelle-t-il. Concernant le « front politique pour la protection de la démocratie », initié par 14 partis politiques dont le FJD et qui a proposé Ahmed Benbitour comme candidat à l'élection présidentielle de 2014, M. Djaballah a précisé que ce front a été constitué après l'annonce des résultats des législatives. « C'est une initiative qui devait être conjoncturelle. Je n'ai pas été consulté sur cette désignation et je n'en suis pas concerné », souligne-t-il. Evoquant le nouveau gouvernement, M. Djaballah a révélé que des cadres de son parti ont été contactés par des intermédiaires pour participer au gouvernement avec deux portefeuilles ministériels. Mais « on a maintenu notre position de boycotter le gouvernement », a affirmé le leader du FJD qui a tenu à préciser qu'il « souhaite la réussite du gouvernement de Sellal dans sa mission et ce, malgré notre position ».