Y oucef Nedjimi expose des instantanés qui ont été sélectionnés pour cette exposition dans laquelle il met tout son savoir-faire mais aussi sa passion. Même s'il n'en fait pas un métier. « Ce sont des retrouvailles entre artistes dont j'ai perdu de vue certains depuis des années », confie Youcef Nedjimi, photographe de passion, qui a su en faire dans un temps récent un métier de presse et un hobby artistique. Ce dernier participe avec neuf photographies qui ont happé à ses moments d'inspiration le vécu des Algériens notamment celui des Algérois. Youcef tient à préciser que sa participation aujourd'hui à Tlemcen, dans le cadre du Festival national de la photographie, fait revivifier en lui cet art qu'il a rangé dans son boîtier pendant quelques années. « Je me suis débarrassé de mon appareil photo il y a plus d'une décade, soit depuis la décennie noire. Aujourd'hui et suite à l'invitation du commissaire du festival, je n'ai pas hésité à reprendre mon objectif pour faire renaître ces instantanés que j'ai figés il y a un temps mais qui restent à mon humble avis toujours d'actualité. C'est cette moisson que j'ai recueillie pour cette nouvelle édition du festival dont j'ai eu à constater l'amélioration dans ses débuts. D'ailleurs, avec les autres photographes, nous tentons de lui donner une couleur autre, très différente. » Ce photographe artiste dit qu'« observer une image avec des yeux d'expert exige un certain degré d'investissement, prendre plaisir à le découvrir, sous toutes ses formes et en toute occasion, est par contre d'une réelle simplicité » Youssef Nedjimi estime par ailleurs que l'évolution très rapide des technologies numériques a ouvert de larges perspectives à la création, loin des labos, loin de la pellicule et du développement comme ce fut le cas jadis. Cet artiste qui aime à être titillé sur son travail se laisse aller à la confidence sur sa passion et l'émotion qui se dégage à chacune de ses prises. Puisque, assure-t-il, son travail ne consiste point à photographier en se contentant d'appuyer sur un bouton, mais c'est tout un art qui exige un remuement des sentiments avant d'arrêter son œil sur l'instant à saisir pour en démontrer toute la teneur « Photographier, c'est sélectionner dans le réel quelque chose qui nous intéresse. On identifie dans notre environnement des éléments qui s'orchestrent particulièrement bien, car une photo est universelle, son message peut être compris dans n'importe quel lieu, et par n'importe qui. » Nedjimi en bon « voyeur » ne manque pas de souligner que les agrandissements faits sur certaines photos de l'exposition en noir et blanc, ont fait beaucoup perdre de leur originalité. Pour la 3e année consécutive, déclare-t-il en revanche, « le Festival de la photographie nous emmène cette fois-ci dans un voyage éblouissant, celui de la joie du peuple que ce soit lors de l'Indépendance, dans les stades, ou ailleurs où le bonheur prime et le thème la photographie 50 ans d'âge, porte en elle énormément de symbolique. Les photographes ont arpenté divers lieux, récoltant des images diversifiées constatés sur le portrait entre autres... Ce qui donne son charme à l'expo ». Sur un autre plan, ce photographe note qu'il est aisé de mettre l'accent sur cette absence de limite dans l'espace et le temps dont jouit la photographie qui est en soi un art sans frontières. Un art universel où il suffit de plonger dans le regard de l'autre pour parcourir tout un monde. Youcef Nedjimi pense par ailleurs que la photographie a encore de beaux jours devant elle, car les photographes sont avant tout des artistes, et c'est surtout le style, le regard et le point de vue de celui-ci qui fait la différence.