Il n'y a pas de statistiques fiables mais d'après les cas déclarés et traités en milieu hospitalier, il y aurait entre 4 000 et 6 000 intoxications alimentaires par an, dont 60% sont collectives. Les cas déclarés au niveau des résidences et campus universitaires sont de plus en plus nombreux, en raison de la qualité et des conditions d'hygiène qui font vraiment défaut. La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) et l'association de protection et d'orientation du consommateur et son environnement (Apoce), ont tiré, hier, la sonnette d'alarme sur la situation qui prévaut dans certaines résidences universitaires, lors de la journée d'étude sur « les restaurants universitaires entre réalités et perspectives ». Aucune institution n'a effectué un état des lieux, mais d'après les plaintes et les doléances des étudiants parvenues à la Fédération et à l'Association, il est impératif de prendre les dispositions nécessaires pour mettre un terme à une situation qui risque de porter préjudice à la santé des étudiants, notamment ceux résidant dans les cités universitaires. Le président de l'Apoce, Dr Mustapha Zebdi, estime que le choix de la thématique n'est pas fortuit. « La restauration dans les cités universitaires est un sujet tabou, du moment qu'il dévoile certaines réalités », a-t-il souligné, Selon le président de la FAC, Zaki Hariz, la qualité des prestations laisse à désirer. De même pour les conditions de travail, en l'absence d'un système de management de la qualité et de contrôle. « Pourtant, affirme-t-il, les textes sont clairs même si le coût du repas n'est que symbolique. Il faut assurer un repas équilibré dans un environnement sain », a-t-il indiqué, insistant sur l'établissement d'un cahier de charges définissant les responsabilités et les engagements des uns et des autres. C'est d'ailleurs l'objectif de la rencontre d'hier. Les associations activant dans le domaine estiment qu'il est temps d'entamer une enquête pour identifier les besoins de cette communauté ; une démarche nécessitant un professionnalisme dans la gestion. Il a, cet effet, fait part de grandes déperditions en la matière, à l'exemple de l'option pour le fournisseur le moins disant. Selon les conférenciers, il faut rompre avec cette mentalité et assurer à l'étudiant le repas et l'apport énergétique qui lui conviennent, d'autant que les moyens financiers sont disponibles. Dr Hadj Lakhal, nutritionniste, affirme que la ration alimentaire pour un adulte doit être équilibrée, allusion faite au service offert aux étudiants dans les restaurants universitaires. Des Produits Alimentaires Périmés Consommés Mais il n'y a pas que les étudiants qui souffrent de cette situation. Les Algériens consomment chaque année en moyenne 50 000 tonnes de produits alimentaires périmés, soit l'équivalent de 1,5 kg par consommateur. Le porte-parole de l'Union nationale des commerçants, Hadj Tahar Boulenouar, l'a affirmé hier, soulignant que dans les pays développés, un seuil pareil est intolérable. Il affirme que les produits importés sont les plus exposés à la détérioration. Selon lui, il ne faut jamais se fier à la date péremption si les conditions de conservation ne sont pas respectées.