Plusieurs ONG et juristes algériens et représentants de la société civile mondiale plaident, depuis quelques jours à New York, la cause sahraouie devant la Commission de décolonisation de l'ONU. Parmi les pétitionnaires, le vice-président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui, Saïd Ayachi, qui a exprimé toute sa préoccupation en ce qui concerne les violations des droits de l'homme dont est victime le peuple sahraoui, et dénoncé la spoliation illégale, par le Maroc, des ressources naturelles du Sahara occidental. Omar Sadouk, professeur de droit international et des droits de l'Homme à l'université de Tizi Ouzou, a axé son intervention sur le fondement juridique de l'affaire du Sahara occidental. Il a affirmé qu'elle relève, sans aucune équivoque, d'une question de décolonisation, et que, par conséquent, il fallait permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. Le directeur du Centre algérien de recherche stratégique et sécuritaire, M'hand Berkouk, a, quant à lui, affirmé que le Maroc poursuivait « ses politiques haineuses de violation des droits de l'Homme, en consacrant, notamment, d'énormes sommes d'argent dans le but de saper le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». Selon les chiffres qu'il a avancés, ce pays engage entre 4,5% et 7% du Pib annuellement « pour réprimer la lutte pacifique menée par les Sahraouis pour leur indépendance ». Il a plaidé, notamment, pour une réhabilitation de la Minurso afin qu'elle revienne à son rôle originel, qui est celui d'organiser un référendum d'autodétermination, et pour son renforcement par un mécanisme des droits de l'Homme. Les débats devront s'achever, demain, par l'adoption, entre autres, d'un projet de résolution sur la question du Sahara occidental, qui sera soumis à l'Assemblée générale de l'ONU en novembre ou décembre de cette année. Les Sahraouis constatent qu'ils ne sont plus les oubliés de la communauté internationale y compris au niveau des responsables onusiens. Après la visite du Secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de paix, Hervé Ladsous, ils attendent l'exposé que présentera l'envoyé spécial de Ban Ki-moon, Christopher Ross, le 8 novembre prochain, aux membres du Conseil de sécurité sur le déroulement du processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc.