Les redoublent d'efforts pour séduire les indécis. Si plus de 10,5 millions d'électeurs ont déjà voté par anticipation, l'arrivée de l'ouragan Sandy sur la très peuplée côte Atlantique pourrait perturber la campagne des deux candidats et empêcher des électeurs de se déplacer, une éventualité qui pourrait coûter cher à Obama. Une certitude : les groupes démographiques, qui ont soutenu, en 2008, Barack Obama (95% des Noirs, 67% des Hispaniques, 66% des moins de 30 ans, 56% des femmes) sont toujours là, derrière lui. Même si l'enthousiasme, qui avait accompagné l'élection du premier Président noir, a essuyé depuis une douche froide. Pour le scrutin du 6 novembre prochain, Obama, qui a une légère avance dans une dizaine d'Etats clés, compte glaner des voix auprès des classes populaires blanches. Celles-là mêmes qui avaient opté, il y a quatre ans, pour John McCain. Raison de cet espoir ? Sa politique de santé qui pourrait lui faire gagner des voix chez les femmes (53% de l'électorat), ses plans de sauvetage d'usines et la figure de Commander in Chief qu'il s'est forgée : depuis le 11 septembre 2001, l'Amérique n'a jamais été aussi sûre que durant son mandat. Grosse inquiétude des démocrates, le taux de participation. Comme celui des Noirs qui représentent 12% de la population américaine notamment. Leur participation élevée en 2008 a contribué à la victoire d'Obama. Selon les sondages, 92% d'entre eux plébiscitent le président sortant. Mitt Romney, son rival, dépeint par les analystes comme ex-patron d'un fonds d'investissement sans scrupules, s'est positionné durant la campagne électorale très à droite. Notamment sur des sujets de société comme l'immigration ou l'avortement. Richard Mourdock, candidat républicain au Sénat dans l'Indiana, est contre le droit à l'avortement même en cas de viol et d'inceste. « Pour des raisons religieuses », dit-il. Une position que beaucoup de femmes qualifient d'inquiétante. Les Blancs, opposés à des impôts trop importants et favorables à une baisse des dépenses de l'Etat fédéral, et les chrétiens conservateurs opposés au mariage homosexuel ou à l'avortement, seraient-ils assez nombreux pour faire pencher la balance cette fois en faveur du républicain ? Pas évident. Même si Mitt Romney l'emportait, la base électorale blanche du « Grand Old Party » diminue presque à vue d'œil : de 90% en 1976, la part de l'électorat blanc est tombée à 74% en 2008. Elle devrait être de 46% en 2050. Et comme il prône une politique répressive envers les sans-papiers... Résultat des courses : 71% des 23 millions d'électeurs hispaniques voteront Obama, même s'il n'a pas présenté la vaste réforme migratoire qu'il avait promise en 2008 et le taux de chômage avoisine les 10%. Sur les questions de politique étrangère, il y a presque un consensus entre les deux candidats. Même si Obama, dont l'un de ses engagements de campagne était de faire la guerre à al-Qaïda, dépeint un monde plutôt plus sûr aujourd'hui qu'il y a quatre ans, et Romney, un monde tumultueux. Selon les analystes, tout porte à croire que l'Amérique ignorera celui qui méprise les 47% de ses concitoyens qui ne paient pas d'impôt et donnera un second mandat à celui qui a hérité des conséquences économiques des deux guerres impopulaires que l'administration Bush a déclenchées en Afghanistan et l'Irak.