Rabéa, c'est comme le loup blanc dans la cité où elle habite. Elle est l'épicière du coin. Jeune et brillante diplômée en droit, elle n'a pas trouvé de boulot pour exercer dans la branche qu'elle avait choisie après le bac. Aimée, respectée, la jeune fille, un matin, a proposé à ses parents de transformer la salle attenante à la maison et donnant sur la rue en local commercial. Les économies du père investies, l'épicerie a ouvert ses portes au grand bonheur des habitants des différents immeubles de la cité. En effet, ces derniers devaient faire deux kilomètres pour atteindre le centre de la petite ville côtière chef lieu géographique. On peut tout trouver chez Rabéa. On lui téléphone pour une commande, la journée ou le soir, pour le lendemain. Cette fille cultivée, intelligente, au fait de ce qui se passe dans le monde, devenue épicière par la force du chômage, a vu, un jour, après 6 ans d'activité commerciale sinon plus, un voisin ouvrir tout près de son commerce...une épicerie. Le nouveau commerçant, mitoyen, n'a pas lésiné dans la concurrence. Les deux magasins étaient identiques, semblables en tous points. Pas moins d'une année après, Rabéa a mis la clé sous le paillasson. Un courrier mis fin à sa situation de sans travail. Une de ses nombreuses demandes d'emploi, envoyée depuis belle lurette, vint mettre fin à son chômage. Son concurrent vint également à fermer boutique.