S'exprimant, hier, lors d'une réunion avec les représentants des organisations patronales du bâtiment, M. Tebboune a indiqué que plusieurs textes réglementaires régissant le secteur étaient en cours de révision. Il s'agit, essentiellement, d'un texte, qui sera soumis « incessamment » au secrétariat général du gouvernement, comprenant des mesures pour lutter contre la bureaucratie dans tous les secteurs, y compris celui de l'habitat, ce qui permettra d'alléger les procédures administratives, notamment pour l'obtention du permis de construction. Le ministre a, également, affirmé que les préoccupations des entrepreneurs, concernant la loi de la promotion immobilière, seront prises en charge, notamment les dispositions relatives à l'obligation de cautionnement et l'exigence d'un diplôme d'ingénieur ou d'architecte pour exercer cette profession. Ces mesures « incitatives » seront accompagnées par des facilitations pour l'obtention des assiettes foncières, ainsi que des cahiers des charges prenant en considération les nouvelles techniques de construction telles que l'utilisation du PVC et de l'aluminium. En outre, le ministère envisage de proposer au ministère des Finances un nouveau dispositif de soutien aux entreprises nationales du bâtiment, à travers des crédits bonifiés destinés au renouvellement et à la modernisation des équipements. Le ministre a promis également de régler les contentieux avec les entrepreneurs privés, une situation qui « menace » leur équilibre financier à cause des retards dans le paiement de leurs factures. « Toutes les entreprises recevront leur argent dans les plus brefs délais sur la base du montant minimum dans le cas d'un contentieux sur la somme à payer. Quant à la différence, elle sera payée plus tard après le règlement du litige », a rassuré le ministre. Il a également rappelé qu'une circulaire sur l'évaluation administrative des soumissions portant sur la définition des notions de base d'attribution de marchés était en cours de préparation. Quant aux bureaux d'études, le texte réglementaire régissant cette activité sera aussi revu, pour encourager davantage les bureaux dotés de la personnalité morale. Les représentants des organisations patronales ont partagé, lors de cette réunion, le même constat sur la situation du secteur du bâtiment qui souffre de difficultés administratives, le rendant parmi « les moins attractifs », ce qui impose sa réorganisation pour attirer les investissements. « Je m'engage à assainir l'environnement des entreprises, les accompagner et ouvrir des canaux de dialogue permanent pour répondre à leurs préoccupations. Nous ferons de notre mieux pour qu'il n'y ait aucun excès, ni abus d'autorité », a promis le ministre aux représentants des associations du secteur. Pour lui, « toutes les conditions sont présentes pour le décollage du secteur de l'habitat » qui mise sur l'augmentation des capacités nationales de production afin de répondre aux besoins du marché du logement. Affirmant que les secteurs public et privé seront mis sur un pied d'égalité, le ministre a appelé les entreprises du bâtiment à se mobiliser pour participer activement à la réalisation des objectifs du secteur, appelé à livrer près de 1,28 million d'unités avant la fin du programme quinquennal actuel. M. Tebboune a rassuré les entrepreneurs algériens que le recours aux entreprises étrangères ne vise pas à privilégier ces opérateurs au détriment de la capacité locale. « Notre programme vise à produire 200.000 unités par an, alors que nos capacités ne dépassent pas les 80.000 unités, ce qui nous met devant la nécessité de recourir aux étrangers, à travers un partenariat qui permet également le transfert du savoir-faire et la formation de nos jeunes », a-t-il soutenu. A cet égard, il a appelé les entreprises privées à s'associer davantage avec les groupes de construction étrangers intéressés par le marché algérien.