La violence en milieu scolaire, a, enfin, fait réagir. A cet effet, les responsables pédagogiques du lycée « Le Consulaire », de Souidania, ont organisé des journées portes ouvertes pour sensibiliser contre ce phénomène qui a pris une proportion alarmante ces dernières années. S'étalant du 16 au 20 décembre, ces journées ont pour objectif d'éveiller les consciences des élèves et, surtout, des enseignants sur la gravité de la situation. Selon Atika Meyssoum, enseignante artistique et organisatrice de ces journées, la lutte contre la violence en milieu scolaire nécessite la conjugaison des efforts de toutes les catégories de la société, notamment la famille. « Nous devons traiter ce phénomène avec rigueur », dira-t-elle. « Si on veut s'attaquer au phénomène de la violence en milieu scolaire, il faut le faire, certes, à l'école, mais avant tout, dans les familles ». Selon la même responsable, l'écolier est souvent confronté à des problèmes dans son environnement familial et cela se manifeste par des comportements violents qu'il exprime à l'école. « Un simple malentendu peut prendre des proportions alarmantes entre un élève et un enseignant », a-t-elle ajouté. Raison pour laquelle, a-t-elle précisé, « il est impératif de promouvoir la communication et l'échange avec l'ensemble des étudiants pour les rapprocher de leurs enseignants et faire d'eux leurs confidents pour trouver des solutions à toutes les difficultés, qu'elles soient internes ou externes ». « Cela s'applique aussi à l'enseignant qui, à son tour, doit être correct et respectueux envers ses étudiants », a souligné Mme Meyssoum. A ce propos, elle a rappelé que l'interdiction de la violence à l'école obéit actuellement à des textes réglementaires. « Les dispositions réglementaires et législatives sont là pour sanctionner tout dépassement : les insultes, les châtiments corporels, les brimades, les humiliations, qu'elles viennent du professeur ou de son élève », a-t-elle assuré. « Ces textes peuvent aller jusqu'aux poursuites judiciaires », a précisé la pédagogue. Selon elle, élèves, enseignants, personnels administratifs et parents, sont, tous, responsables devant la loi. Il est strictement interdit, a-t-elle clamé, de violenter un élève, même verbalement. « Tous les cas de violence à l'encontre des élèves doivent d'abord être traités par les conseils de discipline », dira-t-elle. Pour contribuer un tant soit peu à diminuer ce phénomène, Mme Meyssoum a recommandé la présence de psychologues au niveau de chaque établissement scolaire pour être à l'écoute des élèves et les orienter durant leur parcours scolaire. « Les enseignants seront également concernés et pourront se rapprocher des spécialistes pour mieux gérer leur quotidien aussi bien à l'intérieur de l'établissement scolaire qu'à l'extérieur », a-t-elle souligné. Pour sensibiliser sur le phénomène de la violence au sein des établissements scolaires, plusieurs écoliers de Staouéli, Chéraga, Plateau et Douéra ont été conviés au lycée « Le Consulaire » pour assister à une projection d'un film documentaire relatif à la violence, diffusé chaque après-midi à l'amphithéâtre de cet établissement.