La France à son Le général Vincent Desportes, 38 ans de carrière, auteur de nombreux ouvrages, sera sanctionné pour des propos jugés non-orthodoxes sur la stratégie américaine qui « « ne semble pas fonctionner » en Afghanistan où la France vient de perdre son 45e homme au combat. Le directeur du Collège interarmées de défense qui forme l'élite des officiers supérieurs français a osé publier le 1er juillet une tribune libre dans le Monde sur l'ambivalence de la stratégie américaine en Afghanistan qui s'applique aussi au contingent français, placé sous les ordres du général David Petraeus. Sera-t-il poussé vers la sortie comme Stanley McChrystal, le général américain, qui a porté les mêmes critiques dans une interview à Rolling Stone où il a fait référence à une règle des résistances : pour chaque personne innocente tuée, dix nouveaux ennemis sont créés. Selon le chef d'Etat-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, qui a fustigé le général pour propos « irresponsables » la sanction encourue peut aller d'un tour de consigne à la mise à la retraite d'office. Pour le Chef d'Etat major, des officiers qui ont « la crédibilité » du général Desportes « devaient s'exprimer avec discernement ». Hervé Morin, le ministre de la Défense, a engagé une procédure disciplinaire contre le général qui a eu le mérite de traduire comme Mc Christal un sentiment partagé par une grosse partie de l'Armée et d'ouvrir un débat sur « la tactique choisie » en Afghanistan où « la situation sur le terrain n'a jamais été pire » : juin avait été le plus meurtrier pour les troupes internationales depuis leur engagement fin 2001 en Afghanistan, avec 100 soldats tués. Si la doctrine McChrystal ne fonctionne pas, il restera Obama qui a limogé deux généraux en mois d'an, David McKiernan, qui prônait la force, et McChrystal, inverse, une option : celle du vice-président Joseph Biden qui préconise une réduction des troupes à une capacité de frappes contre Al Qaeda. Procédure « inique, scandaleuse, stupide » s'écrient ceux et celles qui assimilent la décision de Morin à un asservissement.