La rencontre internationale autour du thème - gestion sécuritaire des rencontres sportives - a vu la participation de MM. Daho Ould Kablia et Mohamed Tahmi, respectivement ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, et ministre de la Jeunesse et des Sports, le commandant de la Gendarmerie nationale, le général-major Ahmed Bousteila, le DGSN, le général-major Abdelghani Hamel, le président de la FAF, Mohamed Raouraoua. Etaient présents également, le président de la Ligue de football professionnel, Mohamed Kerbadj, des dirigeants de club, d'anciennes gloire du foot à l'instar de Lakhdar Belloumi, Ali Fergani, ainsi que le président de l'association Ouled El Houma. Dès le début de la rencontre, les premiers jalons d'une parade à cette violence ont été exposés. Il s'agit de promouvoir la mission d'encadrement préventif des supporters, ou ce qui est communément appelé le « fan coaching » en assurant une présence policière au sein des supporters. Une expérience testée autrement et avec succès par la ville belge de Liège il y a 20 ans. Elle consiste principalement à développer des projets sociaux et culturels destinés à réduire les différents problèmes qui apparaissent en marge des rencontres sportives. Celle que vient de lancer la DGSN permettra de créer un canal de communication entre supporters et gestionnaires des événements sportifs, forces de sécurité, responsables de club, directeurs de stade. Autre mission assignée au « fan coaching » : solutionner des situations conflictuelles avant qu'elles ne dégénèrent. En sus de cette mission de prévention des conflits, les policiers désignés comme encadreurs se chargeront de la collecte d'informations sur les groupes de supporters et de réunir éventuellement des preuves sur le comportement délictueux des plus irréductibles d'entre eux. « Les organismes sportifs, les dirigeants des clubs et les gestionnaires des infrastructures doivent s'impliquer dans cette mission qui n'est pas de caractère sécuritaire et n'est pas liée à un espace public qui exige l'intervention directe de la police », a précisé le DGSN, le général-major Abdelghani Hamel. Pour lui, cette démarche permettra aux services de la police de se désengager progressivement des tâches incombant aux autres partenaires, à l'exemple de l'accueil et l'orientation du public à l'entrée du stade et l'encadrement des supporters au niveau des tribunes. « L'intervention des forces de police à l'intérieur des enceintes sportives ne pourra être envisagée que pour des missions de rétablissement de l'ordre public, en cas de troubles ou de débordements et ce, sur réquisition express du gestionnaire de l'infrastructure sportive ou du président de club », a précisé le DGSN. Toutefois, le patron de la police affirme que les services de police poursuivront toujours leur mission de sécurité dans les enceintes sportives. Il a indiqué que la DGSN apportera sa contribution dans l'enrichissement des nouveaux textes de loi sur le sport. L'institution compte renforcer les mesures répressives contenues dans la loi 04-10 relative à l'éducation sportive et physique qui prévoient que « quiconque, lors d'une manifestation sportive, entraîne par provocation les spectateurs à la violence, introduit dans l'enceinte sportive des fusées ou artifices de toute nature ou jette des projectiles, encourt une peine d'emprisonnement de 6 mois à un an et une amende de 30.000 DA à 50.000 DA ou l'une des deux peines seulement ». La mesure prévoit aussi la dissolution administrative des comités de supporters, dont les membres se livrent à des dégradations de biens, des actes de violence contre les personnes, des incitations à la haine ou à la discrimination à caractère raciste et discriminatoire. SEPT MORTS ET 2 717 BLESSES EN 5 ANS Ces cinq dernières années, les services de police ont enregistré le décès de 7 personnes et 2 717 blessées dont 1 589 policiers alors que 567 véhicules dont 270 appartenant à la DGSN ont été endommagés. Durant la saison sportive en cours 2012/2013, les services de sécurité ont enregistré 51 incidents avec 140 blessés dont 111 policiers. Mais le plus préoccupant demeure le fait que cette violence prend davantage « une forme collective et structurée, se traduisant par la constitution de groupes de jeunes supporters radicaux qui, souvent, sont animés par le seul désir d'en découdre avec les supporters adverses et de recourir également à des actes de vandalisme et de violence », note l'analyse de la direction de la sécurité publique.