Une rencontre qui a permis d'accueillir une vingtaine d'écrivains algériens et européens, qui auront l'occasion de partager leur expérience littéraire. La délégation de l'Union européenne, avec le concours des services culturels des Etats membres, a réuni une pléaide d'écrivains des deux rives de la Méditerranée pour un dialogue culturel destiné à établir des liens de compréhension et d'échange. Marek Skolil, ambassadeur, chef de la Délégation européenne, amorce cette rencontre dans une allocution. « Ce rendez-vous littéraire annuel, qui s'inscrit désormais, dans le paysage culturel algérois, se veut un espace de rencontre et de dialogue interculturel entre les écrivains algériens et européens. Un dialogue que notre délégation continue à promouvoir en Algérie, à travers ses actions dans les domaines politique, économique et culturel. » Pour cette première journée de la rencontre, des auteurs algériens et européens diront que « ce sujet échappe à la lourdeur quotidienne et aux soucis de l'époque, un thème que nous espérons rassembleur et porteur d'ouverture, d'inspiration et d'espoir en ces temps marqués par des crises et des crispations de toutes sortes. Il s'agit de parler de la littérature comme moyen de dépassement du réel, aussi bien pour les écrivains que pour les lecteurs, à travers leurs voyages intérieurs et extérieurs, les entraînant au-delà des frontières géographiques, idéologiques ou mentales ». Dans sa communication, Ruth Pleyer, écrivaine autrichienne, a dressé une esquisse biographique de Berta Zuckerkandl, écrivaine et salonnière autrichienne, qui a fui, en mars 1938, Vienne pour se réfugier en France. En juin 1940, à 76 ans, elle décide de poursuivre sa fuite vers Alger. Le compte rendu de sa fuite, qu'elle a rédigé peu de temps après son arrivée à Alger, dans un journal intime pour son neveu Emile, est un témoignage unique. De son côté, Nicolae Prelipceanu de Roumanie estime qu'« aujourd'hui, les écrivains ne rencontrent plus de censure politique, mais plutôt économique ». Dans un autre volet, Janos Lackfi, poète et écrivain hongrois, confie être un passionné de l'œuvre de Mohammed Dib, notamment « La grande maison ». « L'écriture de Mohammed Dib est d'une langue française absolument classique, empruntant beaucoup moins de termes arabes ou berbères qu'on pourrait s'y attendre, vu le sujet. Surtout, on ne peut ignorer cet indéniable humanisme avec qui il nous montre ses personnages. Le prix Nobel, il l'aurait bien mérité, non ? », s'interroge-t-il. Ces écrivains émettent le souhait que ce genre d'initiative serve, non seulement, à nourrir le dialogue interculturel, mais aussi les partenariats et amitiés durables entre les écrivains, intellectuels, éditeurs et le public des deux côtés de la Méditerranée.