Mahmoud Abbas maintient le cap. Il refuse de rencontrer pour des pourparlers directs et sans pré-conditions Benyamin Netanyahou malgré les pressions américaines et égyptiennes.Jusqu'à quand tiendra-t-il ? Le président de l'Autorité palestinienne persiste et signe. Il ne rencontrera pas le Premier ministre israélien sans «réponses» ou «signaux» d'Israël sur les questions de la sécurité et des frontières, deux des principales pierres d'achoppement du processus de paix israélo-palestinien. Il est prêt à entrer dans les pourparlers directs uniquement si ceux-ci reprennent, dit-il, là où ils avaient été laissés en 2008. Ces propos s'inscrivent en porte-à-faux avec tenue par Netanyahou lors de sa rencontre la semaine passée à Washington avec Barack Obama qui a espéré des pourparlers directs avant le 26 septembre, date de la fin du moratoire de la construction dans les colonies juives de Cisjordanie. Selon le Premier ministre israélien, les pourparlers directs devaient débuter sans pré-conditions. Aux exigences de fonds des Palestiniens, les Israéliens qui seraient à la recherche d'un «interlocuteur crédible», seraient prêts à leur offrir des réponses «gadgets», comme l'extension du rôle des forces de sécurité de l'Autorité dans les villes de Cisjordanie, le retraits de quelques check-points qu'ils pourraient retirer à leur guise à tout moment. Netanyahou, Lieberman, Tzipi Livni de Kadima qui pourrait reprendre pied dans la coalition du gouvernement si les religieux claquent la porte, refusent de parler des frontières, d'El Qods, des réfugiés et du gel des constructions dans les colonies après le 26 septembre. Pis, au moment où ils exigent de Abbas de s'asseoir à leur table dès le 1er août, ils ordonnent la démolition de trois maisons appartenant à des Palestiniens dans le quartier d'Isawyia, près de la Vieille Ville sous motif qu'ils n'avaient pas reçu de permis et la construction de quatre immeubles de 32 appartements à El Qods-est. Dans leur cynisme, ils suggèrent à demi-mots aux Palestiniens de ne plus rêver d'un traité de paix en 2012. Salam Fayyad, le Premier ministre, qui a menacé de déclarer unilatéralement un Etat palestinien en 2011 si l'impasse dans les négociations ne se lève pas, appréciera. C'est dans ce cafouillage israélo-palestinien qu'une visite de l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, est annoncée. Mission : convaincre les Palestiniens de ne pas perdre de temps, c'est-à-dire aller aux pourparlers directs avec les Palestiniens. «Nous voulons voir des négociations directes commencer dès que possible», affirme Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat. Raison de cet empressement ? «Il y a peu de chances d'obtenir un accord juste pour tout le monde tant que nous n'aurons pas de négociations directes», dit-il comptant sur certains dirigeants arabes pour convaincre Mahmoud Abbas de négocier directement avec Netanyahou. C'est dans cet esprit que le président égyptien Hosni Moubarak rencontrera la semaine prochaine au Caire, séparément Netanyahou et Abbas et que Amr Moussa a convoqué une réunion des ministres des Affaires étrangères du comité de l'Initiative arabe de paix le 29 de ce mois. Soit avant le 1er août annoncé par les Israéliens et les Américains comme date des pourparlers directs.