Les communes de la capitale croulent sous les ordures et ce, suite à la grève du personnel de la coordination des sections syndicales des travailleurs des communes de la wilaya d'Alger relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Hier, après-midi, la commune de Birtouta offrait une image hideuse d'amoncellement de déchets ménagers. Dans les ruelles, les cités et les quartiers, les bacs d'ordures débordaient. Devant les cafétérias, restaurants et même sur les trottoirs, les détritus jonchaient le sol. « Cela fait cinq jours que les services de nettoyage ne sont pas passés », dira un habitant de la cité Cosider. Pour diminuer un tant soit peu ces amoncellements, certains habitants se sont donné le mot en incinérant les ordures. Même constat à Bentalha et à Baraki dans la banlieue est d'Alger où les ordures sont déversées à même le sol. « Nous sommes contraints de fermer volets et fenêtres pour éviter l'intrusion d'insectes », se plaint un habitant de Baraki. En effet, le manque d'hygiène est à l'origine de la prolifération de moustiques et de mouches. Les enfants, qui jouent dans leurs quartiers en sont les premières victimes. S'ajoutent les odeurs nauséabondes qui font fuir les riverains. Habitués à se réunir en fin de journée, à l'extérieur, les riverains se sont retrouvés cloîtrés chez eux. La saleté dans les communes d'Alger est-elle une fatalité ? Selon le propriétaire d'un fast-food, tout porte à le penser quand on constate que toutes les cités, à quelques exceptions près, chefs-lieux des communes et des daïras sont sales. « Alger souffre d'un manque criant d'hygiène », dira-t-il. « La grève des travailleurs des communes a rajouté une couche à ce spectacle désolant », note-t-il. Pour cet autre citoyen, mis à part le problème de la grève, « les habitants de la capitale ont tendance à ignorer les poubelles publiques et ne se gênent pas à jeter leurs déchets ménagers du haut de leurs balcons ».