Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Mohamed Said, a une vision constitutionnelle, ayant en ligne de mire « la stabilité institutionnelle ». Il estime que la meilleure façon de rédiger la future constitution du pays devrait passer par « un consensus politique, le plus large possible » afin que ce texte soit une référence nationale, au sens propre du mot. C'est ce qu'a indiqué, hier, son chargé de communication, Mustapha Hemissi, contacté par nos soins. D'abord, il faudrait, selon lui, que cette loi fondamentale du pays traduise, à l'avenir, un régime semi-parlementaire applicable pour une période de dix ans. Ce qu'il appellera « un régime parlementaire spécifique ». Ce n'est qu'après expiration de cette phase que sera érigé un régime totalement parlementaire. Le PLJ plaide, par ailleurs, pour la limitation des mandats électifs, qu'ils soient parlementaires ou présidentiels. Il se dit favorable à un mandat de cinq ans renouvelable une fois. « C'est la seule voie pour garantir un renouveau permanent du personnel politique », estime M. Hemissi. Selon lui, la « rumeur » faisant état de l'ambition de mettre en application un mandat présidentiel de sept ans, n'a jamais été émise par une instance officielle. Dans le même contexte, le PLJ insiste sur l'équilibre entre les pouvoir politique, exécutif et judiciaire. Le chargé de communication du parti a tenu à souligner, dans ce sens, que « la révision de 2008 a favorisé un régime présidentiel, doté de prérogatives très larges ». Pour ce qui est du poste de vice- président, il a signalé que cela n'a jamais été proposé. « Cette question relève de la pure spéculation », affirme M. Hemissi. Le PLJ souhaite sortir, une fois pour toutes, de l'instabilité institutionnelle. Le pays a besoin, selon lui, pour son développement économique, d'une stabilité institutionnelle, à l'instar des grands pays. Pour cela, le parti propose dans son programme d'aller vers un régime parlementaire spécifique avec, toutefois, le maintien du Conseil de la Nation avec son tiers présidentiel. La raison ? En cas de dérapage de l'APN par l'adoption « d'une loi pouvant nuire à une partie de la population », le président de la République peut bloquer cette loi par le biais du tiers présidentiel et éviter ainsi cet état de tension qui peut prendre des proportions alarmantes eu égard au climat de méfiance actuel entre les différents courants politiques. Ce régime parlementaire que le PLJ propose doit faire l'objet d'un consensus dans le cadre d'une constitution consensuelle.