Comme chaque samedi, le mouvement El Islah a organisé une conférence de presse en son siège, animée par Djahid Younsi, secrétaire général fraîchement installé à la tête de ce parti. La Constitution, les protestations des chômeurs du sud, la corruption et le système éducatif sont les questions évoquées par le conférencier. Au sujet de l'éventuelle révision de la Constitution, Djahid Younsi insiste sur le fait que les formations politiques siègent dans la commission nationale qui vient d'être installée. Il se dit contre « les consultations » ne tenant pas compte des avis des sensibilités politiques. Devant cet état de fait, El Islah menace de « boycotter cette commission si elle continue à appliquer cette politique d'exclusion ». Concernant la question des mandats présidentiels, M. Younsi affirme que le chef de l'Etat a le droit de se présenter pour un quatrième mandat si la loi le lui permet, mais, précise-t-il, « même le futur président de la République ne pourra pas assainir la situation actuelle sans passer par une période transitoire ayant pour but de remettre sur les rails le pays et bannir à jamais un régime d'autoritarisme ». A propos des protestations des chômeurs du sud, le conférencier estime que le « cumul » des problèmes mène toujours à des situations d'impasse. Ce qui explique, dira-t-il, « El intifada » des jeunes en raison du manque de travail et de logement. S'agit-il de manipulations ? Djahid Younsi ne partage pas cette thèse puisque même le gouvernement reconnaît la légitimité des doléances de ces jeunes. Il affirme, cependant, que le traitement de la question au sud, seulement, « favorise le régionalisme ». D'autre part, M. Younsi a fait savoir que son parti sous la houlette de l'Alliance de l'Algérie verte, compte prochainement proposer un projet d'amendement du code pénal, dans lequel il plaidera pour lever la criminalisation des imams comme cela a été fait pour les journalistes, ainsi que l'acte de la « harga ». Au sujet de la corruption, le SG d'El Islah s'interroge sur le fait d'évoquer cette question à quelques encablures des présidentielles. Il souligne qu'il est pour des solutions radicales pour extraire le mal à la racine.