Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati a affirmé avoir répondu favorablement à toute initiative de concertation et de dialogue sur une réforme politique susceptible d'éviter au pays un éventuel dérapage. « Les réformes politiques doivent, en toute circonstance, tenir compte du contexte actuel, au plan national, maghrébin et arabe », a-t-il souligné, hier, lors d'une conférence de presse, en insistant sur l'implication du peuple algérien dans le projet de révision de la Constitution. Selon M. Touati, il y a nécessité de recourir à un référendum populaire pour adopter le projet de révision constitutionnelle. Il estime qu'il est temps de rompre avec les méthodes d'antan et rendre la parole au peuple pour qu'il s'exprime en toute liberté. « Le peuple doit exercer sa souveraineté pour pouvoir se prononcer sur le régime qui lui convient le mieux », a-t-il précisé. Pour le FNA, le moment est venu de réhabiliter la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. « Ce rapprochement ne peut se faire qu'à travers son implication dans ce processus, dans le cadre de la commission d'experts chargée de l'élaboration de l'avant-projet de loi sur la révision constitutionnelle », signale-t-il. Le FNA, qui compte, d'ores et déjà, se présenter à la prochaine élection présidentielle, souhaite voir la finalisation de la mouture du projet de révision avant la prochaine rentrée sociale pour pouvoir le soumettre à un référendum populaire. Il propose, à cet effet, l'organisation d'élections législatives, à la suite desquelles, la nouvelle constituante parlementaire promulguera des textes de lois conformément au nouveau statut de l'Etat. Selon M. Touati, aucune des cinq moutures de la Constitution élaborées en Algérie depuis l'indépendance, n'a respecté la volonté populaire. « C'est donc l'occasion de restituer au peuple algérien ce droit, tant revendiqué », a-t-il précisé. M. Touati, rappelle que les partis politiques ont un rôle à jouer dans ce processus. « Les partis politiques doivent jouer pleinement leur rôle et cesser d'être à la solde de l'administration, surtout lors des échéances électorales », plaide-t-il. Revenant sur la tension qui prévaut, depuis quelques temps, dans les wilayas du sud, le président du FNA a affirmé que ce regain de tension était prévisible, étant donné la précarité des conditions des populations du sud. « Revendiquer ses droit est, certes, légitime mais il ne faut en aucune manière recourir au vandalisme », a regretté M. Touati.