Pour la présidente de l'Association nationale d'aide à la femme rurale, Saïda Benhabylès, il y a d'abord un souhait : « Préserver les acquis, notamment en ce qui concerne les droits des femmes déjà consacrés dans le cadre de l'article 31 bis ». Tout en appréciant la démarche entamée par le président de la République, elle affirme que les experts choisis pour peaufiner l'avant-projet sur la Constitution « sont dignes de confiance, surtout s'agissant de technocrates ». Ce qui constitue pour elle « un point très important ». Pour un pays qui s'est engagé de plain-pied « dans le processus démocratique », elle recommande la consolidation des réformes politiques, la promotion des libertés individuelles et collectives. Au plan politique, Mme Benhabylès estime qu'il faudrait se limiter à deux mandats présidentiels. Une période « largement » suffisante, selon elle, pour « laisser ses empreintes ». Néanmoins, la présidente de l'Association nationale d'aide à la femme rurale se dit favorable à un régime présidentiel. A son avis, le pays a encore besoin d'une période de transition pour mettre en place un régime parlementaire. Le mieux serait d'asseoir « une soupape de sécurité qui serait garante des principes démocratiques ». Pour le mode d'adoption du futur texte, elle estime qu'il ne faudrait opter pour un référendum qu'après avoir assuré une adhésion populaire autour du projet. Un référendum nécessite, selon elle, des moyens de sensibilisation des citoyens, car « l'abstention ne favorise pas la démocratie. Il faut changer les mentalités ». Autrement, « cela peut s'avérer dangereux surtout si une tendance distincte mobilise ses troupes à contre courant ». Reste que pour Mme Benhabylès, la révision constitutionnelle « ne sera pas profonde ». Et pour cause : le pays ne démarre pas du néant et la Constitution actuelle renferme déjà des principes importants. Il faudrait « procéder à des corrections de façon à ce que le texte soit plus clair », enchaîne-t-elle en affirmant que les réformes ont besoin d'une base constitutionnelle adaptée à la situation actuelle du pays. Elle précise cependant que la future Constitution doit empêcher la création de partis politiques fondés sur la religion, le sexe ou le régionalisme. « Par le passé, il y a eu un cafouillage dans ce sens, et l'Algérie l'avait payé très cher », conclut-elle. Mme Fatma-Zohra Flici, présidente de l'Association nationale des familles des victimes du terrorisme, opte d'entrée pour le régime parlementaire, devant consacrer, à ses dires, « la vraie démocratie ». Concernant la démarche à suivre dans l'adoption de la future Constitution, elle affirme qu'il faut passer d'abord par le Parlement et ensuite par un référendum. Côté propositions, elle souhaite l'intégration dans l'avant-projet d'un nouvel article « pour la reconnaissance des victimes du terrorisme ». Hakim Megdoud, président de l'association Solidarité nationale estudiantine, attend de la future Constitution « davantage de liberté d'expression au profit de la presse qui a un grand rôle à jouer au sein de la société ». Seulement, insiste-t-il, « le tout est tributaire d'un changement radical des mentalités », car « le problème n'est pas dans les textes, mais dans leur application ».