750 travailleurs de Dubaï World Port comptent faire grève au cours de la semaine en cours après l'échec des négociations engagées avec la direction de l'entreprise, nous a fait savoir Bouzine Mohamed Amine, membre du syndicat, affilié à l'Ugta, chargé des affaires sociales. Contacté par nos soins, M. Bouzine précise que la décision de recourir au débrayage est prise parce que « la direction de l'entreprise campe sur ses positions, en rappelant la détermination des travailleurs à faire entendre leur voix par tous les moyens légaux. A la question de savoir la cause à l'origine de cette protestation, le syndicaliste affirme que les travailleurs revendiquent essentiellement l'application de l'ordonnance 75-40, relative à l'organisation du travail dans les ports, qui limite la durée hebdomadaire de travail à quarante heures ainsi que l'application de la nouvelle grille des salaires. Dans ce cadre, il explique qu'«en plus des jours fériés pour lesquels nous n'avons ni récupération ni majoration, nous travaillons quarante-huit heures par semaine, alors que tous les autres ports du pays travaillent selon les dispositions de cette ordonnance». Et d'ajouter : «Lors des négociations engagées dans le cadre des conventions collectives de branches, il nous a été accordé une augmentation allant de 11 à 24 %». Or, argumente-t-il, la nouvelle grille des salaires, autrement dit, les augmentations, n'est pas appliquée par la direction de l'entreprise jusqu'à présent». Pour ce qui est des pertes qui pourront résulter si grève il y a, celles-ci se chiffreront, selon lui, à des milliards de dinars. D'ailleurs, dit-il, «chaque jour de grève fera perdre 40 à 50 millions de dinars et de la marchandise, dont la viande que l'Algérie importera notamment de l'Inde en prévision du mois sacré ». En outre, il souligne que pour le moment, aucun consensus n'a été trouvé en dépit de trois réunions tenues avec la direction de l'entreprise. Le syndicat a déjà déposé un préavis de grève d'une semaine. Celui-ci a pris fin le 23 juin dernier. Par la suite, les travailleurs ont décidé de surseoir la grève «en raison d'une tentative de négociations avec la direction de l'entreprise qui n'a pas abouti. Cela étant, «nous avons déposé un deuxième préavis, et nous aurons la réponse lundi». Une fois la réponse obtenue de qui de droit, note le syndicaliste, «nous enclencherons une grève, d'autant que l'entreprise ne veut pas désamorcer la crise». Enfin, M. Bouzine nous a informé que le syndicat a saisi l'inspection du travail, qui «a esté en justice l'entreprise en question». Nos tentatives de joindre la direction de l'entreprise pour plus d'informations se sont avérées vaines.