Le patrimoine des Aurès dévoile, depuis samedi dernier, toute sa richesse et sa diversité à travers une exposition de photographies prises dans le pays profond chaoui, ornant le grand espace de la salle de l'Assihar, prêtée pour la circonstance jusqu'au 10 mai prochain. Un nombre important de visiteurs est venu découvrir, à travers un voyage passionnant proposé par l'artiste Kaïs Djilali, les visages multiples de cette région mythique du pays à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine. Placée sous le thème « Aurès : patrimoine, mémoire et résistance », cette exposition est initiée conjointement par l'association des « Amis d'Imedghassen » et la direction de la culture de la wilaya de Batna. Une cinquantaine de photographies, fruit des déambulations du photographe à travers l'Aurès profond, donnent à admirer des images qui donnent la mesure du caractère pittoresque des paysages de cette région. Une flânerie par laquelle l'artiste a cherché à transcender l'espace, à abolir la barrière du temps pour mettre, au premier plan, le reflet de la riche culture dans cette terre généreuse et altière. Des photographies représentant le patrimoine culturel matériel de la région sont exposées, à l'instar des ruines romaines de l'antique Lambaesis (aujourd'hui Tazoult), le théâtre de la ville romaine de Timgad, le tombeau d'Imedghassen, des vues des « balcons » de Ghoufi, ainsi que des photos décrivant les parcs naturels superbement mis en valeur, à l'instar du bassin naturel d'Amantane. Cette exposition comporte également des photographies mettant en valeur l'architecture locale, l'artisanat, l'habillement traditionnel et les us et coutumes de la région des Aurès. Les visiteurs peuvent ainsi admirer les fêtes villageoises, les places de marchés et les maisons traditionnelles comme celles de Tigherghar, de T'kout, de Bouzina et la Zaouia d'El Kantara. « C'est une occasion, aussi, pour les visiteurs, de découvrir l'art photographique qui est une invitation à mener une méditation sur l'importance de la mémoire visuelle à travers des scènes inspirées du quotidien auressien », explique Kaïs Djilali. Il s'agit aussi d'une manifestation destinée à « titiller » la mémoire des anciens et à faire découvrir aux plus jeunes la spécificité esthétique de la région en dévoilant la diversité et la richesse du patrimoine des Aurès et en mettant en exergue les potentialités touristiques et culturelles à travers la photo, souligne, de son côté, Azzeddine Guerfi, président de l'association des « Amis d'Imedghacen », pour qui « il faut exploiter l'art de la photographie comme moyen de sensibiliser le public à l'importance de la protection du patrimoine ».