Djamel Kaouane, directeur de publication du quotidien Le Temps d'Algérie, estime que cette révision ne se limite pas à la seule question du nombre de mandats présidentiels, mais à bien d'autres aspects fondamentaux. Evoquant la nature du régime à adopter, il se dit « réticent » au système parlementaire. Ce n'est pas sans raison. « La société algérienne n'est pas encore prête pour ce type de système », argue-t-il. Et d'expliquer que « nous n'avons toujours pas de partis politiques ayant un véritable ancrage au sein de la société, exception faite du FLN, du RND et du FFS ». Djamel Kaouane affiche sa préférence pour lun régime présidentiel avec un chef du gouvernement « responsable devant l'assemblée ». Le directeur de publication du Temps d'Algérie estime que le plus important, c'est d'échafauder une mouture qui aura à répondre aux aspirations de la société algérienne. Une mouture qui consacrerait l'indépendance de la justice et une séparation « réelle » entre les pouvoirs exécutif, législatif et juridique. Il est question, également, de la consécration de la liberté de la presse dont la Constitution doit être garante. Omar Ouali, rédacteur en chef au journal Liberté, abonde dans le même sens. Néanmoins, il tient à mettre en avant un paramètre : la maladie du président de la République, principal initiateur du projet de révision. Partant de là, il s'interroge sur la poursuite ou pas de la réflexion autour de ce projet d'autant que la démarche (installation d'une commission technique) n'a pas fait l'unanimité au sein de la classe politique. Il fait savoir que des partis politiques réclament l'instauration d'un débat large en associant la société civile et le mouvement associatif. Omar Ouali ne le cache pas : la révision de la Constitution est une affaire « sérieuse » qui mérite « un grand débat démocratique ». Il n'a pas manqué de mettre l'accent sur la « consécration définitive » de la « liberté de la presse ». Tout comme il défend l'ouverture « franche » de l'audiovisuel, en dépassant toute forme de réticence qui n'a pas sa raison d'être. Concernant le nombre de mandats présidentiels, le rédacteur en chef de Liberté soutient la nécessité de retourner à l'ancien système : un mandat de cinq ans renouvelable une fois. Il donne aussi son avis sur le fonctionnement des institutions, soutenant qu'il faut une « clarification » « franche » des pouvoirs. Arezki Louni, rédacteur en chef du quotidien l'Expression, met l'accent sur les « grands axes » qu'il faut prendre en charge lors de la prochaine révision de la Constitution. D'abord, le principe de la séparation des pouvoirs, enjeu majeur. Il affirme que celui-ci doit être consacré dans la nouvelle mouture afin de mettre fin à « l'emprise » de l'exécutif sur le législatif. Sur les mandats, il souligne la nécessité de revenir à l'ancien système : un mandat de cinq ans reconductible une seule fois. Louni juge également nécessaire d'aborder la question du poste de vice-président qui s'impose d'elle-même. A cela, il y a lieu d'ajouter les questions relatives à la promotion des libertés individuelles et collectives, sans oublier la nécessité de baliser le terrain pour consacrer de la manière la plus concrète l'ouverture de l'audiovisuel.Hocine Adryane, journaliste au Jeune Indépendant, affirme que la démarche suivie pour la révision de la Constitution est mal entamée. Il estime que la Commission technique est inutile ». Selon lui, la prochaine mouture doit consacrer la liberté de la presse et l'ouverture de l'audiovisuel. La création du poste de vice-président, l'adoption d'un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois, la séparation entre les pouvoirs, sont des éléments qu'il faut consacrer à la faveur de la révision de la loi fondamentale.