A la grande satisfaction des opérateurs économiques, le crédit documentaire (Credoc), instauré dans la loi de finances complémentaire 2009 comme l'unique mode de paiement des importations, connaîtra un certain allégement pour les opérations d'urgence dans le cadre de la préparation de la loi de finances complémentaire 2010. Il est certain que cet assouplissement permettra de prendre en charge certaines préoccupations liées essentiellement à la promotion de la production nationale et le développement du programme quinquennal. Et il s'agit de faire face au besoin urgent des importations de matières premières stratégiques. Il s'agit dans ce cas d'éviter notamment les situations de rupture de stock et de retard dans la livraison des ouvrages ou des produits industriels de première nécessité. Les chefs d'entreprises versés dans la production industrielle ou dans la réalisation des grands projets dans les travaux publics, pourront donc procéder au paiement de leurs importations en se passant des attentes jugées lentes induites par la mise en œuvre de la procédure du Credoc. Ils pourront donc le faire par l'envoi d'une simple lettre de change entre leurs banques et les banques de leurs fournisseurs. Mais en dehors de l'importation des matières premières jugées stratégiques et de pièces de rechange, il reste peut-être à déterminer le contenu juridique et économique des «importations urgentes» pour rester dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC) 2010 qui sera bientôt promulguée. Et la réglementation sera mieux appliquée selon l'esprit de la LFC et au profit des opérateurs économiques ciblés. Faut-il souligner le «corridor spécifique» déjà institué au niveau des banques dans le cadre des importations. C'est un ensemble de mesures de nature organisationnelle qui constitue un apport de la communauté bancaire, sur forte recommandation des pouvoirs publics, pour faciliter aux PME productrices l'importation des matières premières, des composants et des produits semi-finis nécessaires à leur production, explique M. Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF). Selon lui, ces mesures sont déjà en cours. Sur le millier d'opérations de Credoc que les banques ont déjà effectuées depuis août 2009, il y a celles qui ont été traitées avec doigté et flexibilité car elles concernent des PME productrices qui emploient une main-d'œuvre algérienne importante. Ce corridor spécifique est déjà mis en place et s'élargit de plus en plus, selon le style de maison de chaque banque. Les pouvoirs publics ont donc répondu aux préoccupations des chefs d'entreprises, mais dans le respect de la promotion de la production nationale pour laquelle le Credoc a été institué. Le Credoc, instauré pour encourager la production nationale et écarter les importateurs de circonstance, reste de ce fait en vigueur pour les autres opérations d'importations. Les activités de commerce extérieur sont désormais orientées vers le développement de made in Algeria sous toutes formes.