Le congrès du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a été sanctionné par l'élection de Abderrezak Mokri en qualité de nouveau président du parti en remplacement de Aboudjerra Soltani. Il a ainsi raflé la mise en décrochant 177 voix des membres du conseil consultatif contre 65 pour Abderrahmane Saïdi, ancien président du madjliss echoura, qui était son seul concurrent. L'on se pose d'ores et déjà des questions sur la ligne politique de cette formation qui, selon certaines indiscrétions, pourrait subir de « profonds » changements compte tenu des positions « radicales » dont a fait preuve Mokri par le passé. En attendant, ce dernier a, dans une courte intervention, affirmé qu'il s'engageait à œuvrer au renouveau du Mouvement « pour qu'il soit au service de la nation » et « contribue au développement du pays ». « Le renouveau du parti interviendra quand les décisions prises au niveau de ses institutions seront respectées par tous, moi en premier », a déclaré M. Mokri, affirmant que toutes les décisions engageant le parti « seront prises dans un cadre de concertation et de consultation » au niveau de ses instances. Il a, en outre, indiqué qu'il allait œuvrer « pour unifier les rangs du MSP et du mouvement islamiste dans le pays ». M. Mokri a rappelé que son parti « avait contribué, dans les circonstances qu'a connues l'Algérie durant les années 1990, à la stabilité de l'Etat et la préservation des constantes nationales ». Evoquant le 5e congrès du MSP, il a qualifié ces assises de « rendez-vous historique qui a permis une alternance aux postes de responsabilité de manière pacifique et démocratique ». Il a indiqué, en outre, que le MSP réintégrera le gouvernement « quand le peuple lui accordera sa confiance lors des prochains rendez-vous électoraux ». De leur côté, MM. Hachemi Djaâboub et Naâmane Laouar ont été élus vice-présidents du parti alors que le poste de président du madjliss echoura est revenu à Aboubakr Gadouda. Avant d'élire le nouveau président du parti, les congressistes ont procédé à l'élection des membres du madjliss echoura qui comprend 249 membres. Il faut savoir aussi que lors de ce congrès, des amendements ont été introduits dans les statuts du Mouvement adoptés par les congressistes dont la limitation du nombre de mandats du président à un seul renouvelable une seule fois et la création d'une instance nationale indépendante de discipline. Les quotas des jeunes (5), des femmes (40) des compétences (10) et de la communauté nationale à l'étranger (5) au sein du conseil consultatif ont également été adoptés. Concernant la résolution de politique générale, un axe est venu s'y greffer concernant « la tendance politique générale pour la définition d'une terminologie conformément aux critères en vigueur dans le monde ». Abderrahmane Saïdi : « Le conseil consultatif a opté pour l'opposition » Abderrahmane Saïdi, candidat au poste de président du MSP, nous a affirmé, hier, par téléphone, que le MSP a tenu un congrès démocratique et mené un débat « responsable ». Ce qui est sûr, c'est « qu'avec l'élection de Abderrazak Mokri à la tête du parti, le conseil consultatif a opté pour l'opposition ». Il a clairement laissé entendre que l'actuel président se doit d'assumer sa vision en respect à la plus importante instance du parti qui est souveraine dans ses choix. M. Saïdi a estimé que les appréhensions sont toujours de mise concernant les positions de Mokri, mais il faudrait se soumettre au choix de l'urne, précisant que lui aurait appliqué un autre projet basé sur des positions « claires et positives ». N'empêche, « je félicite M. Mokri et lui souhaite de réussir dans sa mission ». Naâmane Laouar : « On ne sera jamais des radicaux » Naâmane Laouar, élu deuxième vice-président du parti, a indiqué que lors de ce congrès, l'accent a été mis notamment sur la construction des institutions et non pas « sur les personnes ». A ses dires, celles-ci n'ont pas l'influence d'une institution. Il a confirmé toutefois que les craintes des positions « radicales » de la part de M. Mokri sont « infondées » étant donné qu'il est question dans la phase suivante de respecter les engagements pris et de donner le meilleur de soi pour l'intérêt du parti. Naâmane a affirmé dans ce sens « qu'il refuse la ligne radicale » et certifie « que le MSP ne sera jamais radical ». D'après lui, il faudrait trouver des acteurs communs pour servir au mieux le parti et la nation.