Les invités de l'auditorium du centre culturel Aïssa-Messaoudi de la Radio algérienne ont vécu, dans la soirée de jeudi dernier, des moments intenses et inoubliables. L'Orchestre symphonique national (OSN) a été dirigé par le maestro américain Laura Jackson. Quatre solistes venus des Etats-Unis d'Amérique ont accompagné le maestro. Ainsi, la Radio algérienne a su créer des liens entre deux cultures différentes et même rapprocher deux continents lointains, l'Afrique et l'Amérique. En guise d'ouverture, des airs de jazz, des classiques contemporains de la musique anglo-saxonne américaine ont agrémenté l'auditorium, plein à craquer. De grands moments de partage parsemés de bonheur et de convivialité musicaux entre les mélomanes. Quelques minutes plus tard, protocole oblige, la leader du premier violon, Mme Vera Aït Tahar, a fait appel au maestro pour prendre les commandes de l'orchestre. « C'est un grand plaisir pour mes ami(e)s et pour moi. C'est un grand moment pour se faire plaisir et faire plaisir, tous ensemble avec l'Orchestre symphonique national », a déclaré Laura avant l'entame de ce concert grandiose. La soprano Christine McCune-Clemmons, le baryton John Cimino et le ténor Paul Spencer Adkins ont ravi le public par l'ampleur et la tessiture dans leurs voix pures et cristallines, atteignant des gammes de hautes modulations. « Quelle maîtrise de voix », commente une ancienne de l'OSN. Le pianiste-concertiste Jon Klibonoff a brillé dans l'interprétation de différentes pièces au programme faisant montre d'un grand jeu d'instrument et de prouesses techniques appréciables, notamment dans « Rhapsody in blue » de George Gershwin. Passant à la pièce algérienne, « Airs de Kabylie », Sid-Ahmed Belli a su combler à son tour l'assistance. Les 73 musiciens ont joué magistralement certains morceaux du terroir de la musique kabyle. Il a mis en valeur, dans un travail d'arrangement remarquable, la diversité du patrimoine culturel algérien. « Notre musique n'a rien à envier à d'autres airs lorsqu'elle est bien jouée ou lorsqu'on lui offre les moyens nécessaires », dira un mélomane. L'adhésion du public américain présent dans la salle, à leur tête Son Excellence l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique accrédité à Alger, M. Henry S. Ensher, était exemplaire. A la deuxième partie du concert, « Rodeo » d'Aaron Copland a plongé l'assistance dans l'ambiance du Far-West, marquée par les envolées du violon dans des gammes pentatoniques qui ont ramené à la mémoire, les plaines et les montagnes rocheuses du littoral pacifique. Plusieurs morceaux de musique américaine ont été joués. Les morceaux « Carmen » de Georges Bizet et « Csardas, pièce pour flûte et orchestre » de Vittorio Monti ont permis au flûtiste Djamel Ghazi de briller encore davantage et partager avec le public le plaisir de la flûte traversière. A rappeler que ce grand événement musical, le concert en question, a été organisé à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie en collaboration avec l'association américaine « Partenaires pour un nouveau départ-partenariat nord-africain pour les opportunités économiques ». La deuxième représentation aura lieu aujourd'hui au Théâtre régional Kateb-Yacine à Tizi-Ouzou. Pour ceux qui ont raté cette sublime représentation artistique, rendez-vous est donné dans la capitale du Djurdjura.