L'organisation des droits de l'Homme Amnesty International a dénoncé dans son rapport annuel, la restriction de la liberté d'expression, d'association et de réunion au Maroc. Le rapport confirme que les autorités marocaines continuent de sévir contre les journalistes et les personnes qui critiquent les institutions de la monarchie ou de l'Etat. « Les forces de sécurité utilisent une force +excessive+ pour disperser des manifestations », note l'ONG. Amnesty International évoque, à titre illustratif, plusieurs cas de restriction de la liberté d'expression au Maroc, comme ceux de Abdelsamad Haydour, un étudiant condamné à une amende et une peine d'emprisonnement de trois ans en février dernier, pour « outrage au roi », du rappeur, Mouad Belghouat, dont la peine d'un an de prison, imposée pour avoir insulté la police, a été confirmée par la Cour d'appel de Casablanca en juillet. Il s'agit également du cas de Tarek Rouchdi et cinq autres militants du Mouvement du 20 Février, qui prône des réformes politiques, condamnés à des peines de prison allant jusqu'à 10 mois. Ils ont été reconnus coupables d'insultes et de violence contre les fonctionnaires, mentionne le rapport. En outre, des dizaines de militants du Mouvement du 20 Février ont été signalés en détention à la fin de l'année, montre le rapport. Dans ce contexte, en août 2012, la police a utilisé une « force excessive » contre les personnes qui ont manifesté devant le parlement à Rabat contre un événement annuel marquant l'accession du roi au trône. Un journaliste, qui reportait l'événement, a également été victime des abus de la police marocaine. En novembre 2012, la police a utilisé une force abusive pour empêcher une manifestation prévue devant le parlement, appelée par le Mouvement du 20 Février. Parallèlement à la restriction de la liberté d'expression, le Maroc fait subir de « mauvais traitements, parfois avec torture », aux migrants africains cherchant à gagner l'Europe, et aux demandeurs d'asile, selon l'ONG. « Les femmes et les jeunes filles ont été victimes de discrimination dans l'application de la législation marocaine », conclut Amnesty International.