al Assad a annoncé sa probable candidature à l'élection présidentielle prévue l'année prochaine. « Si je sens qu'il y a une nécessité de me porter candidat, et cela sera décidé après avoir consulté le peuple, et si je sens qu'il souhaite cette candidature, je n'hésiterai pas à le faire », a-t-il assuré dans une interview diffusée, jeudi, sur la chaîne de télévision du parti libanais Hezbollah, Al-Manar. L'occasion était pour le chef de l'Etat syrien de faire le point sur un certain nombre de questions liées au conflit qui secoue son pays depuis deux ans. A commencer par la conférence internationale dite de Genève-2, voulue par les Russes et les Américains, pour trouver une issue politique à la crise, et à laquelle Damas prendra part. « Tout accord qui serait obtenu à Genève serait soumis à référendum », a-t-il fait savoir, en réaction à l'opposition qui exige, pour aller négocier, le retrait de l'armée et les combattants du Hezbollah de la ville d'Al Qoussair. Pourtant, l'opposition semble avoir fini avec ses dissensions. Elle est même parvenue à officialiser son élargissement à une quarantaine de nouveaux membres au terme d'une réunion de huit jours marquée par d'âpres discussions. Son président par intérim, Georges Sabra, a annoncé un accord sur l'arrivée en son sein de 43 personnalités représentant notamment l'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL, principale composante de la rébellion) et les groupes révolutionnaires à l'origine de la contestation contre le régime du président al-Assad. « Nous pouvons dire maintenant que nous sommes parvenus à renouveler la Coalition », s'est-il réjoui en annonçant néanmoins le report, à la mi-juin, de l'élection d'un nouveau président, en remplacement de Ahmed Moaz Al Khatib. « Réunie » après avoir mis fin à la guerre d'influence que ses livraient ses parrains financiers, la Coalition a-t-elle définitivement tiré un trait sur la rencontre de Genève ? La Ligue arabe, partie prenante dans le dossier, a donné son accord pour participer aux négociations. Son secrétaire général, Nabil Al Arabi, a appelé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, pour lui annoncer le soutien de l'organisation panarabe à l'initiative russo-américaine. Une réunion préparatoire sur la conférence est prévue le 5 juin à Genève, entres des responsables russes, américains et les représentants de l'ONU, dont l'émissaire international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, et le secrétaire général adjoint de l'ONU, chargé des affaires politiques, Jeffrey Feltman. Sur le front militaire, le gouvernement syrien, fort des récents « succès » de son armée, s'exprime en position de force. Notamment au sujet d'une éventuelle livraison par son allié russe des missiles de défense aérienne S 300 ainsi que de 10 avions de combat Mig-29. Sans confirmer cette « livraison » qui a provoqué l'ire des Etats-Unis et d'Israël, Al Assad a admis implicitement avoir reçu de Moscou des systèmes sophistiqués de défense anti-aérienne. Il s'est dit aussi sous « pression » pour ouvrir le front du Golan avec Israël.