Une réunion préparatoire en vue de la Conférence sur la Syrie aura lieu le 5 juin à Genève, selon un communiqué de l'ONU publié à Genève. “Nous ne pouvons confirmer que le 5 juin”, des représentants des Etats-Unis, de la Russie et de l'ONU tiendront une réunion tripartite à Genève axée sur la préparation de la Conférence internationale sur la Syrie, envisagée par une initiative américano-russe, indique le communiqué de l'ONU. L'ONU sera représentée à cette réunion par M. Lakhdar Brahimi, envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, et par Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint de l'ONU, chargé des affaires politiques. Aucune indication n'a été donnée quant aux représentants des Etats-Unis et de la Russie à cette réunion préparatoire. L'initiative d'une nouvelle conférence internationale sur la Syrie, après celle de 2012, baptisée Genève-2 et rassemblant notamment représentants du gouvernement syrien et de l'opposition, a été lancée début mai par les responsables des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et John Kerry. Washington et Moscou espèrent pouvoir organiser une conférence internationale afin de trouver un règlement politique conforme à un accord conclu à Genève le 30 juin 2012 entre les grandes puissances, lors de la 1ère conférence internationale sur la Syrie. Cet accord ne précise cependant pas le sort du président syrien Bachar al-Assad et l'opposition syrienne continue de considérer son départ comme une condition préalable à toute discussion La conférence Genève-2 n'a pas encore été confirmée officiellement et aucune date n'a été fixée. Des rumeurs avancent les 10 ou 11 juin. La Russie pourrait ne pas livrer de S-300 à la Syrie cette année La Russie n'a pas encore livré de missiles sol-air S-300 à la Syrie contrairement à ce qu'a laissé entendre le président Bachar al-Assad et elle pourrait ne pas le faire cette année, ont rapporté, hier, plusieurs médias. Dans une interview à la chaîne Al-Manar du Hezbollah libanais diffusée la veille, M. Assad, interrogé sur la livraison de ces missiles promis par Moscou, a répondu: “Tous les accords passés avec la Russie seront honorés et une partie l'a déjà été dernièrement”. Mais selon des sources au sein du complexe militaro-industriel russe, citées par les quotidiens Vedomosti et Kommersant, ces missiles n'ont pas encore été livrés. Selon Vedomosti, il n'est pas certain que ces systèmes d'armes, objet d'un contrat signé en 2010 pour un milliard de dollars et portant sur quatre batteries de missiles d'après sa source, seront livrés cette année. La livraison de six batteries S-300, prévue dans un contrat signé en 2010, n'aura lieu qu'au deuxième trimestre 2014, a écrit pour sa part Kommersant. Il n'était pas possible d'expliquer la différence des chiffres avancés par les deux journaux. Kommersant souligne qu'en outre six mois seront nécessaires pour former le personnel syrien et tester les missiles avant qu'ils ne soient opérationnels. Une source a confirmé, hier matin, que les délais de livraison n'étaient pas encore fixés. “Nous avons avec nos partenaires syriens régulièrement des entretiens sur les contrats déjà signés. En ce qui concerne les livraisons de S-300, elles ne pourront pas commencer avant l'automne”, a déclaré cette source au sein des structures chargées des exportations d'armes. Techniquement c'est possible, mais cela dépendra beaucoup de la situation dans la région et de la position des pays européens sur la question du règlement du conflit syrien, a-t-elle poursuivi. Cette source n'a par ailleurs pas exclu que les livraisons soient suspendues comme cela avait été le cas en 2005 avec des missiles tactiques Iskander, après qu'Israël avait fait pression sur Moscou. La Syrie voulait vraiment recevoir ces systèmes, était prête à payer n'importe quel prix, mais la Russie avait décidé de renoncer à ces livraisons pour ne pas déstabiliser la situation dans la région, a dit cette source. Moscou avait défendu mardi la livraison à Damas de S-300, des systèmes sol-air sophistiqués capables d'intercepter en vol des avions ou des missiles téléguidés, équivalents russes du Patriot américain, comme un facteur de dissuasion contre une intervention extérieure en Syrie. La source citée par Vedomosti a toutefois indiqué que même si les autorités russes insistaient officiellement sur leur volonté d'honorer ce contrat, cela ne signifiait pas que les livraisons auraient forcément lieu. Assad parle d'une pression populaire pour ouvrir le front avec Israël Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé qu'il y avait en Syrie une pression populaire pour ouvrir le front du Golan avec Israël, ajoutant qu'il serait candidat à la présidentielle de 2014 si le peuple le souhaite, dans une interview à la chaîne du Hezbollah libanais Al-Manar. “Il y a une pression populaire claire pour ouvrir le front de résistance (contre Israël) au Golan (...) Il y a plusieurs facteurs, (dont) les agressions israéliennes répétées”, a-t-il dit en allusion aux raids israéliens sur des cibles militaires près de Damas ces derniers mois. Le plateau du Golan a été occupé par Israël en 1967 et depuis cette date il n'y a pas eu de violences entre les deux pays, théoriquement en état de guerre. Des incidents mineurs y ont eu lieu depuis le début il y a un peu plus de deux ans du conflit en Syrie. Alors que les troupes du régime mènent une bataille acharnée contre les rebelles, M. Assad a dénoncé une guerre mondiale menée contre la Syrie et la politique de résistance en allusion à l'axe Syrie-Iran-Hezbollah contre Israël. Mais, a-t-il ajouté “nous sommes très confiants dans la victoire”. Le président syrien, appelé à quitter le pouvoir par l'opposition et les Occidentaux, a indiqué qu'il n'hésiterait pas à se présenter à la présidentielle de 2014 si le peuple le voulait. “Cette question sera décidée au moment voulu, si je sens qu'il y a une nécessité de me porter candidat, et si je sens que le peuple souhaite cette candidature, je n'hésiterai pas à le faire, a-t-il déclaré. Mais si je sens que le peuple syrien ne le veut pas, je ne me porterai pas candidat”. Concernant le projet de la conférence de paix dite de Genève-2 que les Russes et les Américains cherchent à organiser en juin, il a dit que tout accord entre son régime et l'opposition serait soumis à un référendum. Le chef de l'Etat a par ailleurs reconnu pour la première fois que le puissant mouvement chiite Hezbollah combattait aux côtés de ses troupes dans la ville de Qousseir (centre-ouest), proche de la frontière libanaise. Il a toutefois précisé que le Hezbollah ne participait pas aux combats pour défendre l'Etat syrien mais pour se protéger lui-même, les rebelles étant selon lui à la solde d'Israël, ennemi juré du parti chiite.