Par les temps qui courent, les vacances prennent l'allure de répit pour certains, mais, pour d'autres cette tradition doit être bousculée. Alors que des milliers d'estivants se dorent au soleil, eux reprennent le sentier des labeurs. C'est dans les champs qu'on retrouve ces vacanciers venus partager le quotidien des paysans. Ils sont étudiants, lycéens ou chômeurs qui prennent le chemin des vendanges, troquant leurs « blouses » pour des hottes et des sécateurs. C'est leur manière à eux de joindre les deux bouts, extirper à la nature des moments de joie à la sueur du front. A l'arrivée du Ramadhan, ils se bousculent déjà sur les coteaux de Bordj Menaiel pour les premières vendanges du mois d'août. Chapeau de paille bien vissé, la nouvelle armée de jeunes étudiants passe à l'assaut du raisin. Ils ont déjà acquis les secrets des métiers. Certains arrivent même à interroger leur palais sur la traçabilité de la vigne et même de dire à quel degré elle mûrit. Ces vignerons en herbes nous reviennent chaque année à partir des localités avoisinantes : Dellys, Djenat, Naciria, Sidi Daoud. C'est, parait-il, le carré magique où poussent les meilleurs grappins de raisins. Ces jeunes ouvriers vacanciers s'arrogent déjà les ficelles du métier pour mettre leur «pépin dans le verre ». Ils sont payés à la tâche. Et une fois les vendanges achevée, ils empochent leur dû en même temps que la récolte vendue. Cette année dans la plaine de Baghlia, on se bouscule déjà sur les coteaux pour la belle récolte dorée du daté. A qui mieux vante son beau vignoble. Avec l'arrivée du Ramadhan, les premières grappes s'apprêtent à donner le ton à une féroce bataille des prix. Nos vacanciers s'en lèchent les babines, ils auront le raisin et le jus en sus. Ils font déjà parti du négoce puisque les tractations se font sur pied avec le fellah qui prend déjà soin d'associer ses nouveaux conseillés. Pénible sera la lutte, le raisin monte au nez. La première récolte du vert se fait tard, les enchères montent sur les coteaux. En attendant, les jeunes saisonniers soignent aux sécateurs les plus belles grappes pour annoncer la couleur