Le chercheur et anthropologue au centre national de recherches préhistoriques, Badi Dida a tenu à rendre un hommage posthume à Othmane Bali et à son remarquable parcours artistique. « Tout en étant respectueux de la tradition, Othmane Bali était ouvert aux fusions et aux métissages », témoigne-t-il. A ce sujet, Badi Dida souligne que « le patrimoine culturel, tant matériel qu'immatériel, joue un rôle primordial dans l'édification et le renforcement de l'identité culturelle nationale. Il est aussi un moyen efficace de consolidation de la cohésion sociale. » Rappelons que le regretté Othmane Bali avait enregistré trois albums avec l'artiste américain d'origine indienne Sherokee Steve Shehan et une belle aventure musicale avec le jazzman français Jean-Marc Padovani. Othmane Bali chantait le désert de sa voix profonde et sucrée et racontait l'espace infini et le vent dans les dunes. Il rend donc hommage à ce monument de la chanson targuie. « C'est un honneur et un devoir envers la musique targuie. « Il était musicien poète dont plusieurs textes ont été inspirés des traditions orales targuies, notamment les Tissiouayes et le Tamashek. En tout cas, sa mémoire demeure toujours vivante au cœur de tous les Algériens et en particulier du Grand Sud », confie Badi Dida en marge de ce festival. Il nous explique, par ailleurs, que la musique est une histoire de famille et c'est la mère d'Othmane, Khadidjata, illustre chanteuse de Tindi, qui lui a transmis ce genre musical.