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« Aucun démuni ne doit être laissé pour compte » Le mois sacré vu par... Saïda Bounab, députée, présidente de la commission des relations extérieures de l'APN
Saïda Bounab, présidente du groupe d'amitié Algérie-Sahara occidental à l'APN, ex-présidente de l'assemblée communale de Kouba, est convaincue que l'Agérien a toujours favorisé le partage. Selon elle, l'Etat assume pleinement son rôle en termes de solidarité durant le mois sacré, mais son action doit être confortée par la société civile. Comment profitez-vous de ce mois ? Pour cette année, je vais avoir un programme chargé. D'abord, je me consacre à ma famille. J'ai deux grandes filles, une qui travaille et une autre qui vient de soutenir sa thèse d'ingéniorat. Cette dernière a décidé pour ce mois d'assumer à son tour la préparation des repas. Comme le veut la tradition, nos mamans nous ont inculqué les secrets de la cuisine souvent pendant ce mois sacré, mes filles doivent reprendre le flambeau. Pour ce qui est de la cuisine, cette année, j'ai acquis un pétrin qui me permettra de confectionner facilement et rapidement mes pâtes. D'habitude, je prépare mes galettes à la main, étant donné qu'on ne consomme pas de pain durant ce mois. Je veux aussi préciser que l'ham lahlou s'invite chaque jour sur notre table. Les fruits secs nous procurent énormément d'énergie. A cela s'ajoute la chorba frik, lahmis et bien d'autres plats qu'on prépare selon les goûts des membres de ma famille. Je dois dire que je suis une maman qui aime bien faire plaisir à son conjoint et à ses enfants. Il est important de rattraper ce qu'on avait perdu durant toute l'année. Cela ne nous fera pas oublier notre devoir religieux. Habituellement, après la prière d'el fedjr, je commence à préparer mes repas. Le gros du travail je le fais le matin avant de rejoindre mon bureau. Je m'impose le même rythme durant le mois sacré. Je suis debout de 5h jusqu'au f'tour. C'est après la rupture du jeûne que je marque une pause. Le Ramadhan est aussi synonyme de solidarité... Effectivement, je me suis inscrite avec des amis dans ce type d'initiatives et on va tenter d'apporter notre aide aux démunis. D'ailleurs, j'ai préparé un programme bien avant l'arrivée de ce mois en ciblant quelques familles nécessiteuses. Aucune famille dans le besoin ne doit être laissée pour compte surtout durant ce mois de jeûne. Le Ramadhan, c'est d'abord le partage et la solidarité. Au lieu d'acheter dix baguettes de pain que l'on ne consomme pas, on doit penser à la personne qui n'a pas de quoi rompre le jeûne. Je suis contre le gaspillage et pour l'instauration d'une bonne hygiène de vie. Les gens dans le besoin sont dignes. Ils font tout pour dissimuler leur pauvreté. Alors, aidons surtout à ces personnes-là et Dieu nous le rendra. J'ai aussi un autre dossier, celui des enfants du Sahara occidental qui souffrent sous des températures dépassant les 40 degrés. Imaginez ce que l'on peut endurer sous cette chaleur durant ce mois sacré. Il y a un élan de solidarité qui est en train de s'organiser pour ces enfants. Quand on connaît ce qu'est la faim et la soif, on doit tout faire pour épargner cela aux nécessiteux. L'Etat fait ce qu'il peut dans ce sens mais son action reste insuffisante. Elle doit être confortée par la société civile. L'Algérien a toujours favorisé le partage. Etes-vous nostalgique du Ramadhan d'antan ? Avant de venir à Kouba, j'habitais à Belouizdad. Dans notre immeuble, toutes les voisines se connaissent. Une ambiance inoubliable s'installait durant le mois sacré. Elles se faisaient goûter leurs repas mutuellement et dans la joie la plus absolue. Les senteurs qui se dégageaient de chaque foyer obligeaient les mamans à partager leurs préparations. Mon défunt père avait pour habitude de ramener chaque jour avec lui un passant pour qu'il partage notre repas. Par le passé, les familles étaient à la quête de cette osmose. Malheureusement, tout cela tend à disparaître.