Une fois donc n'est pas coutume, la façade maritime de la wilaya de Tipasa, plus particulièrement ses sites de baignade, se sont réconciliés avec les estivants qui y affluent par centaines sous son soleil, en quête de clémence, pour fuir la chaleur étouffante des villes, non pas seulement celles de la wilaya, mais surtout celles de l'intérieur du pays, à l'instar de Chlef, Ain Defla et Blida. Le week-end écoulé a imposé à Tipasa un rythme soutenu. D'habitude, c'est à la nuit tombée que la wilaya sort de sa torpeur pour vivre et profiter des soirées ramadhanesques. Cette tradition a été pour ainsi dire rompue, plutôt agrémentée par de nouveaux loisirs et divertissements. Mais cette fois, le jour. « Et dire qu'il y a quelques jours de cela, la plage était presque vide. Mis à part quelques habitués des lieux et les riverains, ils étaient rares ceux qui venaient en bord de mer. Les parasols ont poussé depuis comme des champignons, le calme des vagues est importuné par les baigneurs qui dans leur majorité ne quittent pas l'eau, surtout les enfants », résume Nabil l'ambiance à la plage Chenoua. Même le site de Matarès qui est le prolongement de Chenoua a connu la même affluence. De prime abord, on constate aisément que parmi les baigneurs, ce sont les enfants qui sont les plus téméraires pour affronter l'eau pourtant tiède et propice à la nage. « Je me contente uniquement des bienfaits de la brise. En revanche, mes enfants, n'ont pas, depuis midi, mis les pieds hors de l'eau. C'est le bonheur total pour eux », confie un père de famille de Ain Defla. En guise de bienvenue, la mer a su pour ainsi dire dorloter ses hôtes. Son plan d'eau est à perte de vue n'est que rarement importuné par des ondulations qui viennent mourir sans bruits assourdissants au pied des jeûneurs. « Comme dit l'adage, c'est joindre l'utile à l'agréable. En venant aujourd'hui ici, je n'avais en tête qu'une seule idée : me détendre sous le parasol. Mais à la vue de l‘état de la mer, je n'ai pas pu me retenir. Pas à pas, je m'y suis engouffré. C'est le top, d'autant plus qu'il n'y a pas de risque d'ingurgiter par inadvertance de l'eau, puisque la mer est calme », commente un jeune. A l'instar de ce dernier, des hommes, même des femmes ont tenu à se rafraichir les pieds à proximité du long rivage de Chenoua. « Certes, c'est très épuisant de jeûner en pleine canicule, mais fort heureusement qu'il existe des endroits pareils pour s'abriter en attendant el Iftar », tient à dire un autre baigneur de Attatba. Comme il fallait s'y attendre, les risques plus ou moins minimes existent aussi. L'insolation et la déshydratation sont deux dangers qu'il faut prendre très au sérieux. « Il ne faut pas s'exposer trop au soleil, car on risque l'insolation et la déshydratation, d'autant qu'en cette période du mois sacré, le corps humain devient de facto très vulnérable lorsqu'il est sujet à ces contraintes. Il faut constamment respecter les consignes de prévention », conseille un maitre nageur. Selon des échos de la côte ouest de Tipasa, notamment des plages de Douaouda et de Fouka, l'ambiance est quasiment la même. Seul bémol du décor et comme il fallait s'y attendre est l'heure des départs, puisque tout le monde veut rentrer au bercail avant el Maghreb. Conséquence : des embouteillages plus ou moins denses se forment sur la route du littoral de Tipasa. Là aussi, les gendarmes et les policiers veillent au grain.