Dans un message adressé aux militaires à l'occasion du 68e anniversaire de la création de l'armée (après la fin du mandat français) le président syrien, Bachar Al Assad, dont les troupes ont récemment remporté deux importants succès militaires face aux rebelles (El Khalidia à Homs et El Qoussair), a affirmé, jeudi, être « sûr de la victoire » dans la guerre civile qui ensanglante le pays depuis plus de deux ans. « Vous avez fait preuve d'un rare courage dans la bataille contre le terrorisme et vous avez impressionné le monde par votre résistance (...) en faisant face à la plus féroce et la plus brutale des guerres dans l'histoire moderne », a-t-il lancé. Le président syrien s'est ensuite rendu à Daraya, localité près de Damas, tenue en majorité par le régime, dans une visite d'inspection des unités de l'armée. Son Premier ministre, Waël al-Halqi, a, lui, réaffirmé la position de Damas en faveur du dialogue à Genève-2 mais pas avec « le terrorisme », en référence à la rébellion. « Il n'est pas demandé à la Syrie de s'asseoir à Genève pour négocier avec des organisations terroristes, classées comme telles par le Conseil de sécurité de l'ONU », a-t-il remarqué en allusion au Front Al-Nosra, groupe affilié à Al-Qaïda et classé sur la liste noire de l'ONU. Selon M. Halqi, « ce qu'on appelle ASL (Armée syrienne libre) est un mensonge pour couvrir les actes de ces groupes terroristes et la majorité de ses membres combattent dans les rangs d'Al-Nosra et d'Al-Qaïda ». En écho à la nouvelle sortie du président syrien, l'ancien chef du Conseil national syrien (CNS), Bourhan Ghalioun s'est dit « dégoûté » par la « victoire certaine » proclamée par M. Al Assad. La Coalition nationale de l'opposition syrienne, dont ce dernier fait partie, a, pour sa part, reporté une réunion prévue, demain à Istanbul, pour travailler sur la constitution d'un gouvernement provisoire. Sur le terrain, la violence se poursuit. Au moins 40 personnes ont péri, jeudi à Homs (centre), dans l'explosion d'un dépôt de munitions appartenant à des milices pro-régime à la suite de tirs de roquettes par les rebelles. Concernant la question des armes chimiques qu'auraient utilisées les parties engagés dans le conflit, l'ONU a dit espérer que ses experts chargés d'enquêter sur le sujet arriveraient dans le pays dans les prochains jours, après avoir obtenu, mercredi, l'accord du gouvernement syrien.