Approuvé officiellement, la semaine dernière, par l'administration de cette institution parlementaire américaine, ce groupe vise à défendre le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à la protection des droits de l'homme des Sahraouis dans les territoires du Sahara occidental occupé par le Maroc. « Il a été formé dans le but de mettre en lumière la nécessité et le besoin du droit à l'autodétermination et de la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental », expliquent M. Pitts et Mme McCollum. Faisant part de son encouragement par « l'engagement renouvelé » de l'Administration de Barack Obama pour la question sahraouie, M. Pitts a affirmé, dans un communiqué, qu'il se réjouissait de « continuer à activer comme un défenseur pour l'autodétermination et les droits de l'homme du peuple sahraoui ». Dans ce sens, il a relevé que la « gravité » de la violation des droits de l'homme des Sahraouis et le contexte sécuritaire dans la région « obligent le gouvernement américain à résoudre cette crise de longue date ». Pour sa part, Mme McCollum a avancé que le Caucus du Sahara occidental serait un forum pour partager des informations avec les autres élus afin de « promouvoir une solution pacifique et juste à ce différend international qui n'est toujours pas résolu ». Le peuple du Sahara occidental, a-t-elle noté dans son communiqué, « devrait pouvoir exprimer son opinion, avoir le droit de tenir des rassemblements pacifiques et vivre librement sans crainte ». La protection des droits de l'homme, une priorité De surcroît, cette élue démocrate a fait valoir que « la protection des droits de l'homme du peuple sahraoui sera une priorité du Caucus du Sahara occidental ». Rappelant que le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, Mme McCollum a précisé que l'ONU et la Cour internationale de justice le considèrent comme « un territoire non-autonome qui a le droit à l'autodétermination mais que le référendum promis au peuple sahraoui depuis 22 ans ne s'est toujours pas tenu ». La co-présidente du Western Sahara Caucus a également souligné que le département d'Etat américain et plusieurs organisations internationales avaient largement signalé dans leurs rapports « les violations répétées et massives » des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. A ce propos, elle a déploré le fait qu'en dépit de ces abus et de l'appel du secrétaire général des Nations unies pour la surveillance des droits de l'homme, la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso) est la seule mission de maintien de la paix des Nations unies dans le monde qui reste démunie du mandat de surveillance des droits de l'homme. En réaction à la mise en place du Western Sahara Caucus, le représentant du Front Polisario à Washington, Mohamed Yeslem Beïssat, a déclaré à l'APS que cette initiative du Congrès américain, qui intervient après la création récente, à New York, du Groupe américain de solidarité avec le peuple sahraoui, ainsi que l'intérêt accru des médias américains, depuis ces derniers mois, au dossier du Sahara occidental « témoignent d'une attention de plus en plus grandissante de la part des milieux officiels et de l'opinion publique américains pour la question sahraouie ». Intérêt accru des ONG pour le dossier sahraoui Cela s'ajoute à l'intérêt accru des organisations non-gouvernementales et des milieux universitaires aux Etats-Unis pour le dossier sahraoui, a-t-il encore observé. Tout en exprimant la gratitude du peuple et du gouvernement sahraouis ainsi que du Front Polisario aux membres fondateurs du Western Sahara Caucus, M. Beïssat a soutenu que la création de ce groupe parlementaire par des élus des partis démocrate et républicain « intervient en temps opportun, et ce, pour contribuer à éclairer l'opinion publique et les décideurs aux Etats-Unis sur la justesse de la question sahraouie, ainsi que sur l'effort nécessaire qui doit être engagé par le gouvernement américain pour contribuer davantage à trouver rapidement une solution démocratique et juste pour la question sahraouie, qui aura un effet positif sur la paix, la sécurité et le développement en Afrique du Nord ». Inscrit depuis 1964 sur la liste des territoires non-autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc.