Le refus de certains commerçants d'assurer la permanence pendant les jours de l'Aïd el-Fitr a provoqué, cette fois-ci, la colère de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens). Par la voix de son président, Salah Souilah, l'Union exige des sanctions sévères à l'encontre de ceux n'ayant pas respecté le calendrier des permanences. « Malgré le travail de sensibilisation à travers les médias qui a été fait au préalable par le ministère du Commerce pour éviter justement une pénurie des produits de base, comme le pain et le lait, pendant la fête, certains commerçants n'ont pas suivi les directives de la tutelle », fulmine M. Souilah. « Nous avons espéré qu'avec les assurances du ministère du Commerce, qui avait annoncé des avantages au profit des commerçants, qu'il allait y avoir une bonne organisation du commerce pendant les jours de fête. Cette année, à mon avis, a été pire que les précédentes. Face à cette désobéissance et au non-respect du règlement, nous exigeons, en tant qu'Union des commerçants, l'application de la loi pour sanctionner tout commerçant contrevenant », dira-t-il. Selon lui, seulement la moitié des commerçants a répondu à l'appel pour assurer la permanence pendant l'Aïd. « C'est une négligence. Il faut sévir », a souligné Salah Souilah. Plus grave, la rareté du pain durant les jours de fête a été sciemment entretenue par certains patrons de boulangerie pour mettre la pression sur le gouvernement afin d'augmenter le prix du pain, selon Salah Souilah. « Ces personnes n'ont pas pu déclencher, il y a un mois, une grève de la corporation alors elles essayent par tous les moyens de défendre leurs intérêts », affirme-t-il. Sur la pénurie de lait qui perdure, le porte-parole de l'UGCAA dira que la perturbation dans la distribution du lait s'est fait sentir depuis le mois de Ramadhan à cause d'un conflit socioprofessionnel au sein de la laiterie publique de Birkhadem. Cette entreprise, selon Salah Souilah, assure une production journalière de plus de 600. 000 litres par jour, mais suite au conflit, les travailleurs ont baissé la cadence de la production à 400 000 litres/j. « Ce qui a fait accentuer la pénurie de lait, c'est aussi le manque de distributeurs dont certains ont fini par se lasser des longues files d'attente pendant des heures devant l'usine sans pouvoir s'assurer un quota », soulignera M. Souilah.