Constantine vit au rythme des départs en vacances ces derniers jours. Les villes côtières les plus proches de Constantine restent bien évidemment la destination la plus convoitée par les vacanciers. A Jijel ou Skikda, les maisons sont louées à plus de 5 000 dinars par jour, les bungalows et les étages de villa à 10 000 DA, voire plus. Outre les agences de voyages, les agences immobilières qui se sont spécialisées dans la location de maisons dans les villes côtières font aussi de bonnes affaires. Une activité qui a pris de l'essor ces dernières années boostée par ceux qu'on appelle les « intermédiaires », nombreux à travailler avec des agences installées à Jijel et Skikda. « Un F3 est loué à 8 000 DA s'il est bien aménagé et situé pas loin de la plage. Cette année encore, les Constantinois qui ne peuvent pas se permettre d'aller à l'étranger, préfèrent de loin Jijel parce qu'elle offre un cadre agréable et des plages sécurisées », affirme Malek gérant d'une agence immobilière. Les familles, qui louent les appartements, ciblent les plages les mieux cotées. « Certaines plages ont été longtemps interdites aux familles du temps du terrorisme, mais maintenant que la sécurité est revenue, les gens sont curieux de découvrir les plages de Ouled Bounar qui ont un accès direct à la mer ; la Crique qui est une sorte de piscine et est prisée par les familles, le Grand Phare et son front de mer et ses terrasses, ou encore El Aouana et son petit port de plaisance. Les Constantinois aiment aussi la longue plage de Sidi Benabdelaziz parce qu'elle se trouve à l'entrée de Jijel et Kotama, située au centre ville et qui s'étend sur plusieurs kilomètres. Les prix varient selon le lieu choisi. Du fait de la disponibilité des maisons, Sidi Benabdelaziz est moins chère que Ouled Bounar par exemple. Les bungalows et les maisons pieds dans l'eau sont bien évidemment rares et donc coûtent cher. Que ce soit à Ben M'hidi (Skikda) ou à Jijel, les prix sont quasiment les mêmes, c'est-à-dire 10.000 DA ou plus la journée », nous explique Malek. Pour les Constantinois ayant opté pour des vacances à l'étranger, la Tunisie est de loin la plus prisée. La crise politique et les derniers événements qui secouent ce pays ont toutefois pesé sur le choix des vacanciers. En effet, on ne cesse de parler ces derniers jours de la tension en Tunisie et surtout des postes frontières désertés. Outre ce problème sécuritaire, on notera aussi que les prix des chambres d'hôtel ont enregistré une brusque envolée, que les professionnels du domaine justifient par le retour en masse des touristes européens, comme nous le confirme le propriétaire d'une agence de voyages : « Les Européens reviennent et le secteur est relancé cette année, ce qui explique que les prix sont élevés. Malgré cela, les clients sont nombreux. Certes, le grand rush de l'avant-révolution n'a pas lieu, mais les vacanciers sont plus nombreux que l'année dernière, c'est un bon signe ». Notons que les guichets de l'hôtel des finances, qui délivrent la quittance des droits de passage, connaissent une affluence record ces jours-ci.