L'administration de l'APC devrait subir d'importants changements dans les prochaines semaines, à en croire le chargé de communication, Nacer Belachheb. La semaine passée, en procédant à la mutation du directeur de l'urbanisme, Moussa Machouche, affecté au secteur urbain les Muriers, et de son adjointe, envoyée à Boudraâ Salah, le P/APC Seifeddine Rihani a déclenché une véritable opération mains propres, visant à assainir tous les services dont la réputation est ternie depuis des années. C'est justement ce qui est arrivé la semaine dernière au département urbanisme que dirige Moussa Machouche depuis 16 ans. Un service réputé pour ses lenteurs administratives et même la corruption. La plainte d'un promoteur qui désirait obtenir un permis de construire il y a quelques jours a poussé le P/APC à frapper fort en sanctionnant tout le service. En effet, cet entrepreneur, qui voulait régulariser le permis de 104 lotissements, a constaté que son dossier qui comprend des centaines de pages — dont une étude ayant coûté 150 millions de centimes — a tout simplement disparu des bureaux du service de l'urbanisme. Suite à quoi, le président d'APC a pris la décision de congédier les deux cadres cités. M. Rihani nous a expliqué que cette affaire n'a rien de personnel : « C'est une mesure que nous allons appliquer si c'est nécessaire aux autres services. Le laisser-aller a assez duré, il faut qu'on se mette vraiment au travail. » Rappelons que mardi dernier, en visitant le service d'urbanisme, le P/APC a constaté que la majorité des bureaux étaient vides, ce qui l'a amené à sanctionner tout le personnel par une ponction sur salaire. Une mesure que n'ont pas acceptée les travailleurs qui ont d'ailleurs organisé un sit-in en fin de semaine. Toujours est-il que le président de la commune, âgé de 30 ans, est décidé plus que jamais à mettre de l'ordre dans l'Hôtel de ville, surtout que les citoyens sont de plus en plus critiques à l'égard des pratiques douteuses dans un département d'urbanisme où une simple demande d'octroi d'un permis de construire — opération qui, selon la loi, ne doit pas dépasser les 45 jours — peut s'éterniser et devenir un calvaire pour les demandeurs. Sinon comment expliquer que des dossiers dûment constitués traînent depuis trois ans, voire plus. Une directrice intérimaire vient d'être nommée à la place de Machouche, alors que, selon nos informations, quatre agents de la brigade de démolition soupçonnés eux aussi de pratiques suspectes et de laisser-aller (notamment dans le cadre des expansions illicites des bâtisses) ont été renvoyés par le P/APC.