Voix de miel, voix d'or, voix de cristal…tous les adjectifs peineraient peut-être à donner toute la mesure à ce monument de la musique andalouse : Dahmane Benachour. De son vrai nom Achour Abderrahmane, il est né le 11 mars 1912 à Ouled Yaïch dans la ville des roses, Blida. Avant de faire de la musique, très jeune, i1 fréquenta l'école coranique sous l'égide de son grand-père. Plus tard, c'est au métier de coiffeur qu'il consacra une partie de sa vie. Et c'est dans le salon de coiffure, qu'il commença sa carrière artistique, s'initiant d'abord au mandole, pour intégrer l'orchestre de son ami, Ali Mili. En 1931, il suscita une grande admiration parmi les mélomanes grâce à sa voix caressante. Intégrant l'association El Adabia, patronnée par Cherif Bencherchali, il côtoya de nombreux musiciens de renommée, tels que Medjbeur qui deviendra par la suite son bras droit, au violon, de même que pour Boualem Stamairo et d'autres musiciens qui avaient acquis, en leur temps, le sens du métier pour avoir travaillé sous la conduite d'un grand maître de “Laroubi” de la Mitidja, Mahmoud Oulid Sidi Saïd. En 1934, il adhèra à El-widadia dès sa création, par le grand musicologue Mahieddine Lakchal, il apprit les “noubas”, les rythmes, le sens des poésies. Il connut les meilleurs moments de sa carrière à partir de l 940. Dès 1946, i1 acquit au sein de l'orchestre dirigé par Mohamed Fakhardji une connaissance encore plus solide de la musique andalouse et très vite, devient un spécialiste du “hadri” (Hadhra) traditionnel. Il jouait de tous les instruments et maîtrisait bien les styles “aroubi” et “Hawzi”. Son orchestre se composait de Hadj Medjbeur au violon, Benchoubane au mondole,Barabas à la flûte, Challal et Baba-Ameur au tambourin. Cet artiste de talent, demandé de partout par les connaisseurs, donna son dernier spectacle en juillet 1976 à El- Achour à Alger. Il mourut le 15 septembre 1976 à Blida après avoir subi une intervention chirurgicale.