Après les multiples tentatives de conciliation de la part de l'Inspection du travail, les points de vue des deux antagonistes sont restés diamétralement opposés. Les négociations ont, en effet, échoué. L'administration comme le syndicat s'obstinent à refuser à faire des concessions pour dénouer le problème. Tout a été tranché lors de la rencontre de « conciliation » qui a réuni lundi les deux parties en conflit. L'administration a donné sa réponse définitive après avoir consulté la direction générale d'ArcelorMittal au Luxembourg et la plateforme de revendications du syndicat a été rejetée. Elle a réitéré sa dernière proposition, à savoir la revalorisation sans condition de 10% du salaire de base, l'augmentation de la prime de panier de 50 DA, qui passera ainsi de 250 à 300 DA. Cependant, elle a refusé d'augmenter la prime de la femme au foyer. « L'administration n'a rien apporté de nouveau par rapport à ce qu'elle a proposé lors de la réunion de mercredi dernier. Les résultats sont donc négatifs », déplore le secrétaire général du syndicat des travailleurs du complexe sidérurgique d'El Hadjar, Daoud Kechiche. « Nous ne pouvons pas accepter ces propositions, d'autant que avons déjà fait des concessions en revoyant à la baisse nos revendications », a souligné le syndicaliste, tout en rappelant les revendications des travailleurs, à savoir augmentation de 24% du salaire de base, la valorisation de la prime de panier à 550 DA et de la prime de la femme au foyer à 3.000 DA au lieu des 1.500 DA actuellement. Face à cette impasse, le syndicat, en se référant à la réglementation, a convoqué une assemblée générale pour aujourd'hui. Mais déjà, la décision de recourir à une grève générale est prise. « Nous avons décidé de paralyser toutes les unités du complexe, plus d'une trentaine, à travers le territoire national », prévient le SG du syndicat des travailleurs. Pour ce qui est de la date et de la durée du mouvement de protestation, la décision sera prise ce jeudi lors de la réunion du conseil syndical, a fait savoir M. Kechiche, ajoutant qu'un préavis de grève sera ainsi remis à l'administration. Selon lui, les arguments avancés par l'administration, selon lesquels la situation financière de l'entreprise ne permet pas de satisfaire les demandes des syndicats, ne tiennent pas la route. « Si réellement, l'entreprise était déficitaire, comment expliquer le gaspillage et les dépenses inutiles qui dépassent de loin les revendications des travailleurs ? », s'interroge-t-il. Et d'ajouter : « L'entreprise doit expliquer également pourquoi elle dépense 200 millions de centimes chaque année pour les expatriés alors qu'ils ne sont pas rentables et 24 milliards de centimes pour la location de bus pour le transport des travailleurs dans le cadre de contrats de gré à gré d'une durée de trois années avec des privés. »